L’ASVITTO dénonce une conclusion trop hâtive des experts français dans l’enquête balistique sur l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba. Pour Kao Atcholi, beaucoup de zones d’ombre persistent dans cette conclusion. Par un communiqué publié ce samedi 14 novembre 2020, L’ASVITTO invite à l’ouverture d’une enquête indépendante pour situer les responsabilités et punir les auteurs de cet acte crapuleux.

Lire le communiqué !

Enquête balistique sur l’assassinat du colonel Toussaint Madjoulba.

Conclusions trop hâtives des experts français: l’ASVITTO dénonce les manœuvres pour couvrir un crime de trop.

Pendant que l’opinion nationale était fortement affectée par la disparition du célèbre homme d’État promoteur de la démocratie ghanéenne et panafricaniste convaincu, l’ancien président John Jerry Rawlings, dans la foulée les autorités togolaises ont trouvé l’occasion de passer une information qui frise l’intoxication et ce, par le biais de Radio France Internationale (RFI). Il s’agit des suites de l’enquête relative au décès du colonel Toussaint Madjoulba, Chef de corps du 1er Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR), assassiné dans la nuit du 3 au 4 mai 2020 dans son bureau. Selon les informations relayées par RFI au matin du 13 novembre 2020, les <<experts français et ghanéens>> auraient conclu que le Colonel Madjoulba serait << assassiné par sa propre arme>>. En attendant de savoir à quand remonte l’enquête demandée au Ghana qui n’a pas été signalée au public, il faut relever les zones d’ombre des résultats des experts français sur plusieurs points :

1- Comment les experts français ont-ils vérifié l’authenticité de la balle qui leur est présentée pour s’assurer que c’est-elle qui est réellement extraite du corps du défunt étant donné que l’autopsie n’a pas été faite en France ? Ils devront d’abord convaincre que la balle soumise aux analyses est réellement celle qui est extraite du corps. Autrement, l’opinion publique togolaise est suffisamment mature pour discerner l’étendue et la puissance de la manipulation d’État.

2- Quels ont été les critères de sélection des << cent cinquante douilles et soixante seize armes >> qui ont été envoyées pour l’expertise plusieurs semaines après le crime ?

3- La thèse de suicide étant exclue, comment peut-on comprendre qu’un Commando de la trempe de cet homme, puisse se faire retirer son arme dans son bureau au moment où le camp est consigné pour parer à toute éventualité d’attaque de « l’ennemi »?

Au regard de toutes ces zones d’ombre, il est clair que les conclusions des experts français sont trop hâtives et ne reposent sur aucune analyse sérieuse et approfondie.
Il ressort également, selon les informations relayées par le même média qu’il n’y aurait <<aucun placement en détention >>. Et Pourtant, c’est depuis plusieurs mois que l’ASVITTO a été alertée par des sources proches de certaines familles que plusieurs militaires croupissent clandestinement dans les prisons au sein des casernes par rapport à cette affaire.
L’ASVITTO suit de très près ce dossier et met en garde le gouvernement contre toute instrumentalisation de la justice togolaise pour brouiller les pistes sérieuses et couvrir les vrais auteurs de ce crime.
L’ASVITTO a encore en mémoire la machination orchestrée par le Chef de l’Etat et ses collaborateurs officiers supérieurs des Forces Armées Togolaises (FAT) après avoir râté leur tentative d’assassinat contre le député Kpatcha Gnassingbé dans la nuit du 12 au 13 avril 2009 à son domicile. Des militaires avaient été assassinés, d’autres torturés dont certains sont encore en détention malgré un arrêt de la Cour de justice de CEDEAO et un avis du groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire appelant à leur libération.

L’ASVITTO rejette ainsi toutes les conclusions tendancieuses des experts français et demande l’ouverture d’une enquête indépendante pour éviter que des militaires innocents subissent des persécutions politico-judiciaires car les travaux des experts français souffrent de fiabilité et de crédibilité. Il y a lieu de s’interroger sur la nature et le but de la collaboration entre les justices française et togolaise, ce partenariat doit être au service des peuples togolais et français et non pas pour protéger les réseaux mafieux.

Fait à Lomé, le 14 novembre 2020

Pour l’ASVITTO

Le Président

M. ATCHOLI KAO Monzolouwè

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