Face à ce qu’on peut appeller affaire Bolloré, le président du groupe parlementaire NET-PDP, le député Gerry Taama à travers une sortie, renvoie les togolais vers les acteurs ayant participés aux élections présidentielles de 2010 et opte pour une fuite en avant en ce qui concerne son rôle de parlementaire.
Affaire Bolloré, affaire Bolloré
On ne peut plus boire l’eau ces derniers jours dans ce pays. . Tu tournes par ici : honorable, qu’en pensez vous de l’affaire Bolloré ? Tu vas par là ? Qu’en pensez vous de l’affaire Bolloré? Et bien, je ne qu’en pense rien et laissez moi tranquille. Yoah !
Bref, j’ai juste trois observations à faire sur cette affaire.
Primo. S’il y a des personnes qui sont directement concernées par cette affaire et ont un intérêt direct à ester en justice, ce sont les candidats malheureux de l’élection présidentielle du 4 mars 2010. Voici leur noms.
Faure Gnassingbé (RPT) : 60,88% (lui ne compte pas)
Jean-Pierre Fabre (UFC) : 33,93%
Yawovi Agboyibo (CAR) : 2,95%
Nicolas Lawson (PRR) : 0,29%
Bassabi Kagbara (PDP) : 0,40%
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson (CDPA) : 0,65%
Agbéyomé Kodjo (OBUTS) : 0,85%.
Les six candidats peuvent, en se basant sur ce qui se dit actuellement en France, considérer qu’on leur a volé l’élection et porter plainte en justice. Laissez moi tranquille. Je n’étais même pas entré en politique à cette époque. Eux, la majeure partie d’entre eux sont encore vivants.
Secondo. Quand vous demandez de poser la questions au gouvernement, c’est à quel gouvernement qu’il faut poser la question ? C’était celui de Gilbert Houngbo à l’époque. Qui doit en rendre compte aujourd’hui ? Même si on parle de la continuité de l’action publique, c’est uniquement la justice qui peut entrer dans les détails de cette affaire. Et on revient à ma première proposition.
Ensuite, sachant que le plafond des dépenses pour une élection présidentielle au Togo est de 500 millions de francs cfa, et que les 300 000 euros représentent 186 millions, donc casables dans cette fourchette, comment vous faites pour évoquer l’illégalité de cette contribution pour l’élection.. Même si la dépense est avérée, le candidat en question aura beau jeu de vous répondre que le plafond de dépenses n’a guère été dépassé. Bien entendu, s’il est constitué que cette prodigalité à permis de remporter des marchés publics et des avantages fiscaux, c’est de la corruption, mais nous mêmes nos cas de corruption qui défrayent les chroniques, nous n’arrivons pas les gérer, ce n’est pas pour les blancs là on va faire des miracles. La faiblesse de notre gouvernance, c’est la lutte contre la corruption. On ne le dira jamais assez.
Tertio. Qui ne sait pas que dans tous les pays du monde, les multinationales arrosent les hommes politiques pour obtenir des avantages économiques ? Même en France, les sandales sont légion. L’affaire des frégates, le financement libyen de certaines campagnes, les témoignages du président omar bongo sur l’intervention des présidents africains dans les campagnes françaises. Nulle part au monde, les politiciens et les hommes d’affaires n’ont des relations catholiques. Souvent même, les multinationales arrosent tous les candidats, on ne sait jamais. Si vous poussez trop loin le bouchon, quelqu’un va demander de faire aussi l’audit d’un certain 30 millions, et d’autres sommes perçues au Ghana. Nous sommes tous sales, nous les politiciens. J’aime bien le système américain où les jeux sont plus clairs. Je finance ta campagne et si tu gagnes, tu me donnes des marchés. C’est plus direct que l’hypocrisie du système français. Et comme vous le savez, je ne suis pas hypocrite et je parle wouya wouya, sans langue de bois.
La conclusion est qu’il faut éviter de rentrer dans une affaire de règlement de comptes entre français. S’ils veulent vraiment aider le peuple togolais, que toutes ies amendes que Bolloré et associés vont payer au trésor français, soient investies dans des projets humanitaires au Togo et founoufa.
Voilà, ne venez plus me déranger avec l’ affaire Bolloré. Moi même je cherche l’argent, pour demain être comme Bolloré. Qui va se négliger ?
Cherchons l’argent, les amis.
Gerry.
