Former, donner des compétences et des savoirs, préparer les citoyens à être responsable et assurer la chance pour l’émancipation des apprenants, voilà quelques-uns des objectifs de l’école. Outres ces objectifs, l’école joue également un rôle au plan civique et morale dans la vie des élèves. Ce dernier aspect semble recevoir un coup ces dernières années avec un net recul de l’observation de l’éthique et le bafouement des mœurs notamment la banalisation du sexe dans le domaine scolaire.

Dépravation, perversité et libertinage sont les maîtres maux qui règnent dans les lieux d’éducation. Ainsi le phénomène du sexe en milieu scolaire prend de l’ampleur avec des images et vidéos rencontrées sur la toile et les témoignages recueillis ici et là.

Il est temps de creuser l’abcès afin d’arrêter l’hémorragie et remettre le monde éducatif sur les rails. Quelles sont les causes de ce phénomène ? Quelle en sont les conséquences et comment lutter contre ?

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication avec l’avènement des réseaux sociaux constituent un des facteurs incontestables dans l’encrage et la propension du fléau avec des images et vidéos obscènes qui sont accessibles aux apprenants. << Selon moi le phénomène existe, les réseaux sociaux en sont une cause fondamentale >>, a déclaré Sylvère Agossou enseignant de Science de la vie et de la Terre (SVT) dans une école privée dans le quartier Ahligo, une banlieue au sud de la capitale Lomé. À part les réseaux sociaux, Agossou affirme que << le harcèlement des élèves filles par certains professeurs, le chantage des professeurs pour attribuer des notes fantaisistes sont également des causes de ce phénomène >>.

Pour Dewanou Albert Assogba, enseignant au lycée Tokoin solidarité, les facteurs expliquant ce phénomène sont divers. << Les causes sont diverses, recherche de note, la pauvreté et l’estime de l’autre >>. De son coté, un enseignant d’Histoire et Géographie au lycée de Gbenyendzi Kopé estime que l’environnement dans lequel les enfants ont grandit, les effets des films et feuilletons diffusés sur les chaines de télévision en sont aussi pour quelque chose. << Les causes sont multiples. Tout d’abord liées à l’environnement social dans lequel les élèves grandissent et ensuite cette soif de reproduire ce qui leur ait proposé à la télévision à travers les feuilletons et les films. Donc en clair les effets pervers des médias sur la jeunesse >>, a-t-il affirmé .

Ledit phénomène bien que tabou car beaucoup rechignent à en parler n’est pas sans laisser des traces voir briser le rêve de plusieurs jeunes qui abandonnent les études en cours de chemin. Pour Dewanou Assogba, << le phénomène entraine les grossesses précoces et l’abandon des classes pour un temps ou définitivement >>. L’enseignant d’histoire et géographie va dans la même direction en déclarant que le phénomène conduit à: <<La perdition des valeurs morales, les grossesses précoces, l’exhibitionnisme, la prostitution, les abus sexuels, les gains faciles, l’abandon des classes voire des études, l’addition à l’alcool et à la drogue ou tu verras dans leur sac des boissons alcoolisées en sachet, des couteaux, les bagarres de gangs par rapport à une fille …>>.

Ceci dénote de l’urgence pour l’autorité éducative de prendre à bras le corps le sujet pour essayer de suivre les quelques pistes suggérées. Lutter contre le phénomène requiert du tâte, de la méthodologie et de la démystification du sujet. << Pour y remédier, c’est la sensibilisation, mais on dit souvent qu’on interdit pas à celui qui connaît déjà le goût du sucre d’abandonner sa consommation, il faut régulariser les messages des ONG, qui distribuent les préservatifs aux tout petits enfants de sixième et de cinquième, intensifier l’enseignement de l’ECM sur les méfaits des grossesses précoces et aussi trouver des modèles de filles qui ont réussi pour qu’elles puissent suivre leurs exemples >>, propose Assogba.

Agossou renchérit: << parler du sexe aux enfants a été toujours comme un tabou dans nos sociétés africaines. Il va falloir que ça cesse et instaurer les débats à ce sujet pour ramener les principaux acteurs de l’éducation à du sérieux >>.

La complexité du sujet fait l’unanimité même au niveau de certains parents d’élèves qui préconisent qu’un temps soit dégagé dans les écoles pour entretenir les élèves sur le sujet afin de les mettre devant leurs responsabilités et de les aider à cerner le pour et le contre de la pratique sexuelle surtout en milieu scolaire et de manière précoce. Cette complexité du phénomène a poussé le professeur d’Histo-Géo à se montrer un peu sceptique par rapport à son endiguement mais toutefois, il suggère << y remédier ? Je ne pense pas au vue des situations de nombreuses familles qui sont censées être le premier lieu d’éducation et de transmission des valeurs sociales et humaines, sont disloquées, détruites et qui laissent la charge aux établissements scolaires. Alors ces établissements ne peuvent qu’essayer de leur inculquer certaines valeurs pour qu’ils sortent ou deviennent du moins « d’honnêtes citoyens ».
Sensibiliser les parents et les élèves sur la sexualité des jeunes et ne plus considérer le sexe comme un tabou, encourager les parents ou enseignants à écouter leurs enfants (élèves) sur ce sujet …>>.

La solution face à ce fléaux doit être multiforme avec la collaboration parents-enseignants-autorités de l’éducation et les associations thématiques pour une lutte efficace afin de faire des élèves les futures cadres et responsables de demain (3000 grosses recensés en milieu scolaire en 2018 – Republicoftogo). C’est l’occasion d’inviter les apprenants à une prise de conscience collective et à un bon usage des TIC.

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