Depuis quelques semaines, le secteur de l’éducation est encore en ébullition suite au mouvement de débrayage organisé par le Syndicat des Enseignants du Togo (SET). Face à ce mouvement d’humeur, la réponse du ministre des enseignements primaires, secondaires, techniques et de l’artisanat, le professeur Dodzi Kokoroko a été des déclarations incendiaires. << Le Gouvernement ne cédera pas aux chantages. Le gouvernement n’a pas peur de ceux et de celles qui voudraient le défier. Mes premières missiles tirées depuis le fleuve Oti feront des dégâts assez lourds. Je vous dis, il y aura des dégâts assez lourds >>. Des propos auxquels le SET a répondu par le biais de son secrétaire général adjoint, Kossikan Kossi << Nous avons maintenant des anti- missiles, satan 2, satan 3 et nous avons trouvé même que ces missiles ne sont pas des missiles à longue portée >>.
Au lendemain du mouvement de débrayage, le gouvernement par le biais du ministre de la fonction publique a procédé à l’exclusion de 137 agents dont des membres du bureau du SET. Ces exclusions n’ont pas empêché la détermination du SET qui déclenche un nouveau mouvement de grève de 04 jours (04 – 07 Avril). Des mouvements d’humeur sans tumulte car selon des informations rapportées par plusieurs médias, des élèves ont manifesté dans le nord du pays notamment dans la préfecture de Tandjouaré pour réclamer le retour en classe de leurs professeurs en procédant parfois par le fait de déloger des élèves d’autres établissements. La même scène c’est produite à Lomé le 04 avril dans la zone de Gbenyedzi.
Au delà de cette violence verbale, la crise demeure intacte avec les acteurs qui s’affrontent par médias interposés.
Le dialogue est la voie de la sagesse à en croire un dicton populaire. La résolution de cette nouvelle crise ne peut se faire outre un dialogue sincère et franc entre les composants du système éducatif. Ce dialogue sera l’occasion de mettre sur la table les revendications du SET et d’y trouver les voies et moyens pour une sortie de crise.
Par ailleurs, la communication des ministres en responsabilité est à pointer du doigt dans cette période agitée. Les sorties médiatiques d’une autorité publique sont sensées être rassembleurs et rassurantes vis à vis des administrés et non des discours va-t-en-guerre. << La communication requiert 25% du temps du dirigeant >>, Chester Barnard.
<< Combien de crises et conflits le monde aurait pu s’éviter juste en communiquant, en se parlant, en s’écoutant ? >>