Le phénomène du suicide a pris une ampleur considérable au Togo dans le courant de l’année 2019. Souvent connu dans les films sur nos petits écrans de télévision, le suicide est devenu « un moyen facile » pour la jeunesse togolaise de mettre fin volontairement à la vie avec des causes non élucidées. Le suicide étant un acte qui consiste à se donner volontairement la mort, est aussi un phénomène social qu’on retrouve dans toutes les communautés de part le monde entier.
Prévenir et réduire le suicide, c’est connaître les facteurs de risques. Au Togo, l’un des facteurs de risque le plus courant est la pauvreté. Le mois de mai 2021 enregistre déjà 05 cas de suicide et le plus récent est celui d’une jeune fille lycéenne à Dankpen.
En 2019, le togo enregistrait selon une étude de l’OMS, un taux de 16,6%. En 2020, le rapport du ministère de la sécurité révèle 64 cas de suicide. À la pauvreté comme cause première du suicide, s’ajoutent: « les troubles d’humeur et la dépression, la dépendance à l’alcool, aux drogues, les antécédents familiaux au suicide, la perte de l’emploi ou le chômage, la perte de l’estime de soi, une douleur émotionnelle ou physique insupportable … » , précise le Sociologue, Dr TINDJO Djagri Richard.
Toutes fois, il ya certains signes annonciateurs du phénomène du suicide, car tout individu pensant au suicide affiche consciemment ou inconsciemment certains signes indicateurs de son état de mal-être. Selon le Dr TINDJO, il s’agit entre autres: « des signes de dépression clinique, la baisse d’interaction avec la famille et les amis, la tristesse et le désespoir, la méfiance et le replis sur soi … » .
Vu l’ampleur considérable de ce phénomène, il est donc nécessaire que tout un chacun au sein de la société togolaise joue sa partition pour réduire les causes liées à cet acte immonde vue qu’en matière de suicide nous sommes tous coupable. Voici quelques pistes de solutions pour réduire ce phénomène social selon le Sociologue Dr TINDJO :
– l’État: décréter une journée de prévention du suicide, où le sujet sera largement debatu dans les communes, les structures sociales et sur les médias
– créer un observatoire des suicides avec des structures décentralisées
– démystifier le suicide comme n’étant pas la solution mais comme un acte « d’aveu de faiblesse et de lâcheté » à travers la stratégie de communication pour un changement de comportement
– Mener des campagnes de sensibilisation sur le phénomène de suicide en sollicitant l’appui des médias d’État et privés
– intégrer des modules d’enseignement sur la prévention du suicide dans l’éducation moderne et professionnelle.
Au niveau des médias qui ont l’obligation de mener à bien le combat parce que ayant une grande influence sur les idées, les croyances et le comportement des populations, il s’agira:
– de traiter le suicide de façon responsable dans les milieux urbains et ruraux
– communiquer fréquemment sur le phénomène de suicide avec des spécialistes au cours des émissions interactives pour sensibiliser d’avantage les populations
– dénoncer les préconçues et informer sur la complexité du suicide avec l’appui des personnes ressources
– faire régulièrement des articles et des interviews aux personnes ressources
– respecter le devoir de confidentialité.
Au sein de la famille, il faudra:
– réduire autour de la personne les moyens de se suicider
– faire en sorte que le suicide ne soit plus un sujet tabou, mais un sujet qui mérite d’être discuté
– revoir l’éducation familiale en s’appuyant sur des valeurs et le développement personnel
– éviter de décrire des méthodes utilisées pour se suicider …
Vue le virage que prend le phénomène, il urge que le gouvernement prenne les taureaux par les cornes en associant les leaders religieux, les ONG et associations pour une sensibilisation très étendue.