De nouvelles condamnations pour des journalistes togolais. La situation des professionnels des médias, est on ne peut plus critique. La gestion du pays s’apparente à celle de la république imaginaire du Gondwana où le président et ses acolytes décident de la pluie et du beau temps ; de la personne qui doit vivre ou mourir.
La population togolaise et l’opinion internationale ont souvenance de l’affaire opposant deux ministres du gouvernement togolais à savoir le ministre de la justice Pius Agbetomey ainsi que celui du commerce Kodjo Adedze et les journalistes Ferdinand Ayité, Isidore Kouwonou et feu Joël Egah. Ces derniers ont été accusé de « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux ».
Prétextant avoir été diffamés au cours de l’émission « L’Autre Journal » diffusée sur un réseau social co-animé par Kouwonou rédacteur en chef du journal L’Alternative, Ayité directeur de publication de L’Alternative et Egah directeur de publication du journal Fraternité, les ministres précités ont alors enclenché une procédure judiciaire qui s’est soldée par l’arrestation des journalistes en décembre 2021. Libérés provisoirement en janvier 2022, la détention a eu raison du journaliste Egah qui a rendu l’âme en mars 2022 à la suite d’une brève maladie soulevant ainsi le débat sur les conditions de détention de ces hommes.
L’histoire semblait faire partie du passé quand une convocation du Service Centrale des Recherches et Investigations Criminelles (SCRIC) a été adressée au directeur de publication de l’Alternative. Le 05 mars 2023 jour de la comparution, le journaliste est sorti de la maison et n’est plus rentré. Il a fallu attendre trois jours avant qu’il ne donne signe de vie sur sa page Facebook en ces termes « … Ceci est un signe de vie pour rassurer tous ceux qui s’inquiètent depuis dimanche. Je vais relativement bien malgré cette effroyable épreuve et je suis plus ou moins à l’abri du danger pour l’instant … ».
Pourquoi cette convocation alors que les accusés devraient comparaître le 15 Mars 2023 devant le Tribunal de première instance de Lomé ? L’avocat d’Ayité, Maître Kpadé déclare sur une chaîne internationale qu’ils ont « découvert une procédure parallèle à cette procédure judiciaire qui véritablement a pour finalité de mettre la main sur Ferdinand Ayité pour qu’il se constitue prisonnier avant la date de l’audience ».
Absents ce jour à l’audience et représentés par leur avocat, le directeur de publication de L’Alternative et son rédacteur en chef écopent de 3 ans de prison et un mandat d’arrêt international émis contre eux.
La traque des journalistes critiques au Togo ne date pas d’hier et s’intensifie au jour le jour. La critique n’a pas lieu d’être dans le pays tenu en otage depuis plus de cinquante ans par un clan paré à tout pour se maintenir au pouvoir.