L’association <<Mouvement conscience Mandéla>> invite le Chef de l’État, Faure Gnassingbé a libérer les prisonniers politiques. Dans une lettre ouverte en date du dimanche 06 septembre 2020, l’association exhorte le président de la République à œuvrer pour la relaxe de Kpatcha Gnassingbé et cie accusés de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État ainsi que toutes les personnes détenues dans le cadre des manifestations politiques.
Lire la lettre !
Lomé, le 06 septembre 2020
Lettre Ouverte
A
Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise, Palais de la Présidence,
Lomé-TOGO
Pour libérer les détenus politiques et engager notre pays dans un pari de l’histoire des
hommes et des révolutions avec une foi prête à soulever les montagnes de la haine.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Dans son adresse le 18 juillet 2020 lors de la Journée Internationale Nelson Mandela placée sous le thème « Agir, pour susciter le changement », et à l’endroit des Etats membres de l’Institution dont il a la charge, Monsieur António Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies déclarait ce qui suit à propos de Mandela : « Détenu, pendant de nombreuses années, pour ses opinions, Madiba n’en a pas moins conservé sa dignité, ne renonçant jamais à ses idéaux. Que son exemple incite les gouvernements qui détiennent des personnes pour leurs opinions, à les libérer. Il ne devrait pas y avoir de prisonniers d’opinion au XXIème siècle ».
Le 3 avril 2012, lors de la réception du premier volume du Rapport de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation (CVJR), vous déclariez avec insistance dans votre allocution devant marquer la circonstance : « Tout au long de ces années, j’ai pu mesurer l’immense aspiration de nos concitoyens à plus de liberté, de justice et de paix. Cette légitime aspiration m’a conduit à assigner à mon action politique un objectif majeur : la Réconciliation sincère des filles et des fils du Togo. La Réconciliation est un objectif et une espérance. Elle est à portée de main. Mais elle exige de nous un effort individuel et collectif. La Réconciliation exige également de nous une pratique vertueuse de la civilité débarrassée de tout arrière-pensée de vengeance ou de revanche. Elle doit se manifester, à tout moment, par des actes concrets de tolérance, de respect mutuel et de volonté pacifique de vivre ensemble dans la concorde et la paix ».
Vous poursuiviez que « C’est la pratique commune de ces valeurs fondamentales qui nous aidera à réussir la transformation politique, sociale et culturelle de notre pays. C’est elle qui favorisera l’enracinement de la culture de la paix et du dialogue dans nos cœurs, nos esprits et notre raison. C’est elle qui, de surcroît, nous éloignera de toutes les formes d’expression dévastatrices de la violence ».
Vous concluiez en soutenant avec raison que « Le chemin est ardu et difficile. Mais il demeure, à notre avis, la seule voie pour préserver l’unité nationale et consolider la cohésion sociale de notre pays. La réconciliation sincère des filles et des fils du Togo est seule gage de l’instauration d’une paix durable dans le cadre d’une société démocratique et prospère où il fait bon vivre ».
Monsieur le Président de la République,
C’est dans cette logique que notre association « Mouvement Conscience Mandela », qui a pour but de contribuer efficacement à l’émergence du Togo et des peuples africains sur les plans démocratique, d’Etat de droit, ainsi que le respect des droits humains et des libertés fondamentales, par la promotion des valeurs et principes incarnés par Nelson Mandela, notamment les principes et valeurs d’humanité, de paix, de pardon, de liberté, d’égalité et de justice, voudrait vous prier de libérer les personnes restant encore détenues dans l’affaire de tentative d’atteinte contre la sûreté de l’Etat à savoir Kpatcha GNASSINGBE, Abi ATTI, Tchaa Kokou DONTEMA, et celles arrêtées dans le cadre des manifestations politiques.
Le temps est venu de panser nos blessures. Le moment est venu de réduire les abîmes qui nous séparent. Le temps de la construction approche, et comme l’écrivait l’Archevêque anglican du Cap, Monseigneur Desmond Tutu, « Il n’a y a pas d’avenir sans pardon ».
Dans l’attente que notre sollicitation retiendra votre attention, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de notre très haute considération.
Pour le Conseil d’Administration,
Le Secrétaire Général,
Me Joseph N. Komla AKPOSSOGNA
Ampliations :
Représentant-Résident du Système des Nations Unies au Togo
Représentant-Résident de la CEDEAO au Togo
Délégation de la Commission de l’UE au Togo
Représentant-Résident de l’OIF au Togo
Ambassade d’Allemagne au Togo
Ambassade de France au Togo
Ambassade des USA au Togo
Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH)
Le Médiateur de la
République
Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH)
Amnesty International (AI), Section Togo
Presse locale et internationale