Épris de paix, ardent défenseur de la justice, le citoyen Mohamed MADI Djabakaté, dans son traditionnel « message aux cousin » publié le 22 mai 2020, s’insurge contre la mort d’un jeune atteint par balle le jeudi 21 Mai 2020 au quartier Avedji. MADI a une fois encore interpellé les sommités du pays sur ces dérives des agents des forces de sécurité et de Défense. Il a profité de l’occasion pour souhaité une bonne fête de Ramadan aux fidèles d’Allah.

MESSAGE AUX COUSINS DU 22 MAI 2020
Chers Cousines et Cousins,

« Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-Qadr ? La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube. ». Tel s’exprime Allah dans la 97e sourate, dite Al-Qadr (la Destinée).

Chers Cousines et Cousins,

Comprenez cette introduction dans un contexte où j’apprends la mort du jeune Mohamed en plein mois de Ramadan et surtout dans la dernière décade du mois de Ramadan où beaucoup de musulmans sont à la recherche du bénéfice de cette nuit. A cet instant où j’ai pris la décision après quelques invocations de me consacrer à la rédaction de ce Message aux Cousins, je ne peux que prier que le défunt Mohamed ait eu la chance de bénéficier des avantages de la nuit du destin du mois de Mai 2020 ou du mois de Ramadan 1441 avant de nous avoir quitté. En effet, selon la foi musulmane, durant cette nuit l’esprit et les anges descendent avec chaque ordre. Durant la nuit du destin toutes les choses qui vont se passer durant l’année jusqu’à l’année suivante : la vie, la mort, ce qui est décrété comme subsistance, l’ensemble des malheurs sont confiés aux anges qui sont chargés de l’exécution de cette feuille de route céleste. A l’instant où j’écris ce message je n’ai aucune certitude de le terminer avant qu’Allah ne me rappelle à lui. Mais Inch Allah je vais le publier ainsi que beaucoup d’autres et durant plusieurs années. D’après Sa’id Ibn Joubeyr, ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (qu’Allah les agrée lui et son père) a dit : « Certes tu vois un homme qui marche dans les marchés alors que son nom est certes inscrit avec ceux des morts ».
Au-delà de l’aspect funeste du destin, il faut noter que cette nuit équivaut à 1000 mois d’adoration pour le musulman. Le sens de ceci est qu’un acte qui est pratiqué durant la nuit du destin est meilleur qu’un acte qui serait pratiqué durant mille mois dans lesquels il n’y aurait pas la nuit du destin. En résumé, c’est une opportunité pour les musulmans de faire effacer leurs péchés par le Seigneur. Vivement qu’il en ait été ainsi pour notre cousin Mohamed froidement assassiné hier, jeudi 21 Mai 2020, par des individus dépositaires de la force publique qui pensent à ce titre avoir droit de vie et de mort sur leurs semblables parce que habiletés à porter des armes.

Chers Cousines et Cousins,

Ne vous laissez pas dérouter par cette incursion dans la problématique du destin en Islam. Je sais le plus souvent que dans nos familles musulmanes les gens se résignent et se laissent aller à la fatalité parce que le Prophète Mohamed (SAW) a dit que : « le Prophète Moïse fit des reproches à Adam ; Moïse dit à Adam : ‘Ô Adam ! Tu es notre père qui nous a déçus et nous a fait sortir du Paradis ! Alors Adam lui dit : Ô Moïse ! Allah t’a favorisé par Sa parole (en te parlant directement) et a écrit (la Torah) pour toi de sa propre main. Me reproches-tu d’avoir commis un acte qu’Allah m’avait destiné quarante ans avant de m’avoir créé ? Alors Adam réfuta Moïse ». C’est bien là une compréhension littérale du destin en islam car la justice au Jour du Jugement présuppose impérativement que l’Homme dispose du libre arbitre, ce précieux viatique lui sera nécessaire pour accomplir le voyage de sa vie. L’Homme est totalement libre d’agir, de choisir ou de refuser, de croire ou de mécroire, de faire le bien ou le mal et, en cela, il n’accomplit rien d’un destin que Dieu lui aurait imposé.
Loin de moi l’idée de réfuter que le destin et la destinée représentent la volonté divine qui signifie que rien n’arrive sur terre sans que Dieu ne le sache auparavant. Ainsi, il n’arrive que ce que Dieu a décidé qu’il soit. Et ce que Dieu n’a pas décidé ne peut en aucun cas se réaliser. Dieu sait parfaitement que tel ou tel événement aura lieu, où il arrivera et à quel moment précis. Dieu est le seul à décider de toutes choses. C’est parmi les piliers de foi de croire à la prédestination bien ou mal. Mais cela ne doit pas être interprété comme la fatalité.
Certes selon la doctrine islamique, chaque action faite par l’être humain, qu’elle soit physique ou spirituelle, est déjà prédestinée ; mais il est faux de croire que si une action est prédestinée, elle est alors faite de façon aveugle, ou elle est arbitraire et inéluctable. Le fait que Dieu intervienne dans les affaires des hommes ne signifie nullement que ces derniers n’ont aucune liberté. Au contraire, l’homme est libre de ses choix. L’intervention divine n’est pas incompatible avec la liberté morale et la responsabilité de l’homme. L’homme est libre, et Dieu connaît d’avance les choix qu’il fera. L’homme n’est pas une pauvre créature impuissante qui se laisse porter par son destin. Chaque personne est responsable de ses actes. Les nations léthargiques et les individus insouciants des affaires de la vie courante n’ont qu’eux-mêmes à blâmer et non Dieu. L’homme est obligé d’obéir à la loi morale ; et il recevra soit un châtiment soit une récompense selon qu’il aura violé cette loi ou l’aura observé. C’est donc que l’homme doit avoir en lui cette capacité de violer la loi ou de l’observer. Dieu ne nous tiendrait jamais responsable d’une chose à moins que nous ayons eu la possibilité de la faire ou pas. Bref celui qui a assassiné Mohamed le 21 Mai 2020 avait le choix. Et il a opté de le tuer. Ce n’est pas Allah qui a fait ce choix à sa place ou pour son compte. Après cette clarification importante, il y a lieu de revenir à la réalité des bavures des forces de défense et de sécurité au Togo.
Chers Cousines et Cousins,
Hier, il y a eu plusieurs témoignages sur cet assassinat et par respect pour la mémoire du défunt et de sa famille j’ai décidé de faire fi des communiqués circonstanciés du gouvernement qui visent à entretenir le flou et à appeler au calme le temps de faire passer la tempête en nous promettant une enquête qui comme les précédentes ne sera pas conclue avant le jour du jugement dernier.
C’est révoltant et frustrant d’imaginer un seul instant ton frère ou ta sœur sort de la maison sur les deux pieds et tu le trouves allongé au sol à un carrefour comme un gibier victime de l’appétit circonstanciel d’un fauve doté de la raison.
De tous les témoignages je retiens celui d’une cousine inconnue qui a été témoin de la scène : « le jeune homme a lavé la voiture ; c’est comme il voulait essayer la voiture quoi ! Il a fini de laver, il a graissé, et il roulait la voiture. Maintenant ils le suivaient. C’est comme ils lui reprochaient de mal conduire la voiture et ils l’ont intercepté. Quand ils l’ont intercepté, ils ont commencé par se tirailler là-bas, et un jeune antigang, lui aussi il est jeune, enlève en même temps le couteau. Nous on était de loin mais on voyait qu’ils se chamaillaient. Quand il a enlevé le couteau, le petit laveur de voiture a eu le dessus sur lui. Il voulait retirer le couteau chez le laveur il n’a pas pu. Et maintenant le second a pris le fusil, un long fusil et a tiré. Il s’est effondré sous mes yeux. J’ai démarré en même temps la moto, j’ai détalé, j’ai détalé. Sinon c’est la scène que j’ai vue. (…) Seigneur ! C’est triste. Ce n’est pas un voleur ! Un laveur de voiture ; oh mon Togo ! ». Effectivement, c’est triste car suivant d’autres recoupements, il a été abattu froidement sous les yeux de son enfant. Je ne tiens pas à revenir sur les probables motivations de cette chasse circonstanciée au gibier humain à Avedji. Depuis quand un militaire a la compétence d’interpeller pour mauvaise conduite ? Et comment cette compétence circonstancielle peut être appliquée ?
Chers Cousines et Cousins,
Cela me fait mal de voir certains éléments des forces de défense et de sécurité se spécialiser dans les exécutions sommaires de civils qu’ils sont censés protéger. C’est leur mission première et principale. La représentation de la Friedrich-Ebert-Stiftung à Madagascar a fait un travail formidable sur cette question dont je recommande la lecture aux généraux en activité au Togo.
Une mauvaise gestion militaire, une incompréhension, une incertitude voire une méconnaissance des acteurs de la sécurité et de la défense de leurs rôles et obligations peuvent être fatales. Repenser la sécurité et la défense, en saisir leur mesure et portée, c’est aussi comprendre les raisons d’une implication citoyenne, personnelle, communautaire, nationale et régionale pour la paiX et non la paiY dans le pays.
Contrairement aux idées reçues, la sécurité et la défense ne sont pas la responsabilité des forces de l’ordre uniquement, mais obéissent à la règle de la suprématie des civils sur les militaires. Ce principe de la prééminence civile sur l’Armée est incarné par le rôle des trois pouvoirs qui délimitent la portée et les moyens de la politique de Défense et de Sécurité. Mais, cela exige la collaboration des militaires et de la société civile, non à titre de subordonnés ou d’exécutants, mais de partenaires. Ce qui fait réellement défaut dans notre pays où je réalise de plus en plus que ce sont les militaires qui ont la suprématie sur les civils qu’ils tuent froidement sans rendre compte.
Le pouvoir Judiciaire, qui au passage a été caporalisé depuis peu par l’exécutif suite à un avis de nos tristement célèbres griots constitutionnels, est le pouvoir qui contrôle et poursuit les services de sécurité ou leurs agents qui ont commis des infractions au regard de la loi. Bien évidemment dans un pays normal où le Procureur de la République sait ce qu’il doit faire comme travail. Les personnes travaillant dans le domaine de la sécurité et de la défense sont individuellement responsables de leurs actes devant les cours et tribunaux civils et pénaux ainsi que des cours et tribunaux militaires. En résumé, le pouvoir judiciaire est chargé du jugement des plaintes contre les services de sécurité et leurs agents.
Avec les enjeux actuels, l’idée de sécurité et de défense ne peut plus être intimement liée à celle de l’Etat. Cette sécurité nationale doit être tournée vers la sécurité humaine, c’est-à-dire vers l’individu et la collectivité. Cette nouvelle approche est devenue incontournable dans la mesure où les civils sont malheureusement devenus la proie des conflits et les premières victimes. La conscience de ces nouveaux visages de l’insécurité nécessite également des approches plus modernes de la politique de défense et de sécurité. Cela demande une certaine refonte de l’orientation-même de cette politique de sécurité et de défense avec comme fondement principal la coordination civilo-militaire.
Les nouveaux visages de l’insécurité appellent aujourd’hui une implication plus poussée des citoyens, individuellement et collectivement, à travers la société civile. Face à ces crimes répétés par les citoyens en uniforme au Togo de jour comme de nuit et ce depuis toujours nous avons le devoir de nous questionner sur ce que nos FDS ont comme formation.
Chers Cousines et Cousins,
Un cousin sur la plate-forme Droit De Réponse s’est posé beaucoup de questions. Le refus d’obtempérer et/ou la menace d’agression à l’arme blanche d’un agent de l’ordre dans l’exercice de sa fonction, ne peut pas justifier un tel usage létal de la force. Nous ne sommes pas les Etats-Unis où les jeunes noirs se font descendre de façon propre et conventionnelle comme des poules par les policiers blancs !
Au-delà de l’aspect purement émotionnel, il faut analyser ces bavures policières comme faisant partie intégrante du mode de gouvernement de notre pays. Par définition, les bavures policières sont accidentelles et non intentionnelles. Ce n’est pas le cas au Togo ! Ces violences d’État (je pèse mes mots), c’est-à-dire exercées par des personnes dépositaires de l’autorité publique, sont structurelles. Elles remplissent une fonction dans la fabrication d’un ordre policier contre l’État de droit. L’arbitre même de la mort infligée et le spectacle de la force, voilà qui fortifie l’État togolais en tant qu’instrument redoutable de domination politique.
La violence d’État fait d’abord violence au droit. Le droit ne contient, n’encadre et ne réprime pas les (més)usages de la force publique dans notre pays. Ainsi, le droit est la première victime de cette violence d’État. La loi est systématiquement violée, car une bavure policière s’exerce, par principe, hors du cadre défini par la loi.
La violence d’État fait ensuite violence par le droit. A posteriori, la loi ne rattrape, ne punit et ne corrige jamais les écarts de conduite des agents dépositaires de l’ordre public. Au contraire, on ouvre des enquêtes pour narguer les victimes et assurer l’impunité aux bourreaux ! Les promesses d’enquête finissent toujours dans la voie de garage. C’est peut-être le moindre mal. Le chagrin des proches des victimes ne serait que décuplé, si la machine judiciaire allait jusqu’au bout pour produire des verdicts contrefaits.
Cet État brutal se maintient parce que, grâce à mille simulacres, il parvient à se parer d’une légitimité extérieure, en tissant des filets à l’intérieur. Pour vaincre un tel organisme parasite, il ne suffit pas de le ronger de l’intérieur (légitimité interne). Il faut l’attaquer sur les deux fronts !
Chers Cousines et Cousins,
Une cousine sur la plate-forme Programme Jeunes Politiques s’est indignée et a relevé qu’il y a beaucoup de fous dans l’armée togolaise. Certains ne seront jamais détectés à travers les contrôles médicaux. Et il y a aussi un réel problème de stress, d’alcool et de drogue dans les rangs de cette même armée. Ce qui est triste et qui fait peur, c’est que notre sécurité et sûreté soit confiée à des fous. L’armée togolaise a un problème de violence incontrôlée. Trop c’est trop. A un certain moment, il va falloir qu’on fasse quelque chose. Aujourd’hui c’était Mohamed. Hier, c’était le petit apprenti mécanicien ou le jeune dont les boules ont été explosées. À qui sera le tour demain ? C’est révoltant. Chaque jour avec son lot d’histoires incongrues et de bavures dans ce pays. Je n’ai même plus les mots. Trop c’est trop !

Chers Cousines et Cousins,
Vous êtes nombreux à avoir exprimé vos états d’âme en privé ou en public avec moi. Souffrez que je partage anonymement quelques-uns avec les autres cousines et cousins :

▪ C’est terrible. A un moment donné il va y avoir des groupes de jeunes qui vont commencer à liquider ces bandits habillés et armés officiellement par le pouvoir avec l’argent du peuple.
▪ Il faut qu’un jour nos hommes en uniforme ressentent une vraie opposition à la hauteur de leurs forfaits. C’est ce qui leur a manqué jusqu’à ce jour. Et on verra que la donne aura changé.
▪ Il faut qu’on humanise notre armée. Nous ne sommes pas leurs ennemis. Nous vivions les mêmes réalités. C’est révoltant.
▪ C’est quoi cette manière animal et inhumain de tuer son prochain facilement comme ça ?
▪ On nous parlera d’enquête et puis quoi après ?
▪ Agbobli Atsutsè bientôt 12 ans on en est où ? les militaires tués à Sokodé ? le petit Jojo les enquêtes sont où ?
▪ On trouvera des alibis pour justifier le crime et on te dira qu’il s’agit d’un voleur. On vous dira, si vous pouvez, allez prendre des armes.
▪ C’est lâche. Avec ces conneries ils ne peuvent jamais admettre l’alternance.
▪ Nos FDS agissent comme des fauves. Dieu seul sait ce dont elles seront capables en cas d’invasion du territoire par de vrais ennemis…. N’importe quoi…on dirait que dans leur formation, un civil est un ennemi.
▪ Moi j’ai appris ça cet après-midi, sans connaître la victime, vraiment j’ai été choqué. Comment les gens peuvent se comporter de la sorte ???
▪ Hummmm, qui peut arrêter ça !!!!si la tête mm, c’est uniquement ça !!!! Hummmm, seul Dieu nous sauvera de ceci…… Il faut un bon père, qui à la crainte de Dieu, pour pouvoir inculquer les bonnes valeurs et morale à ses enfants !!!si le père mm est criminels, que pourras t’il donner à ses enfants comme éducation ?!
▪ Si vraiment Dieu existe, ceux qui commettent ou cautionnent ces genres de choses vont forcément rendre compte un jour ici ou dans l’au-delà
▪ Ils vont rendre compte à Dieu mais ils doivent aussi rendre compte aux hommes, parce qu’ils viennent de prendre un des nôtres.
▪ Il faut que les responsables paient. Cela ne devrait même pas faire objet d’une quelconque négociation, non ? Ou alors on nous dit que nous sommes dans une république sans loi et donc chacun prend les dispositions pour se protéger comme il peut. Mais là, non ! Il faut faire quelque chose.
▪ Ce n’est pas la première fois et ça ne sera pas là dernière. Avec ce régime, le sang des togolais ne vont pas malheureusement cesser de couler inutiles. Ils vivent sûrement de ces sangs versés
▪ Au Togo si on veut vraiment faire le tour de table en matière de victimes des bavures policières hummmm. Ce n’est pas exclu que les citoyens développé t l’esprit de vengeance privée

Ce sont là quelques propos légitimes prononcés par des anonymes et qui interpellent. Où va notre pays ? En tout cas nos FDS peuvent se réjouir de faire plus de dégâts que le Corona Virus 2019.
Je me dois de nous rappeler à tous que la situation d’impunité manifeste qui règne dans le camp des FDS perdure dans notre pays et nul n’est à l’abri des excités à la gâchette facile qui déambulent dans les artères du pays. J’ai même appris que par une soudaine magie le port du masque est devenu obligatoire et les gens doivent désormais payer des contraventions. Indubitablement il faut qu’on s’interroge sur l’opportunité de l’état d’urgence car les abus sont de plus en plus nombreux. Et quiconque osera demander des explications risque de se faire liquider de façon propre et conventionnelle à la togolaise.
Chers Cousines et Cousins,
« Nous avons la responsabilité de protéger la population », disait dans une interview accordée au FDI Intelligence le jeudi 16 avril 2020, le président Faure Gnassingbé, en parlant bien entendu, des priorités de son quatrième mandat. Mais je ne puis m’empêcher de poser bien la question de savoir de quelle population parle-t-il exactement ? Celle qui fait au quotidien les frais de la barbarie militaire ? Celle qui tombe tels des gibiers sous les balles des hommes en uniformes forts d’une certaine garantit d’impunité ? Ou peut-être celle qui n’a aucun droit de vie si diable la prend à vouloir critiquer ou à vouloir se révolter contre le système de gouvernance laconique qui s’est instauré au Togo depuis bien de décennies ? Le verbe « protéger » aurait-il un autre sens que nous ne connaissons peut-être pas ?
Quand Antoine De Saint Exupéry lançait l’interrogation suivante : « Nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait en valeur la vie humaine…mais quoi ? », il serait Togolais et de notre ère qu’il aurait déjà compris qu’il y a une chose dont la valeur semble dépasser la vie humaine. Eh bien, il s’agit de l’obstination à conserver le pouvoir même quand tout s’effondre autour de nous. Tous ces dérapages ne peuvent pas être pris isolément dans un contexte de confusion de tous les pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire). Je comprends ces compatriotes qui préfèrent plutôt interpeller les militants du parti UNIR pour les pousser à une prise de conscience que de perdre leur temps en s’adressant aux institutions d’appui à la démocratie.
Chers Cousines et Cousins,
Vous conviendrez avec moi, qu’étant chef suprême des armées, la question de la responsabilité de Faure Gnassingbé ne pourra être éludée lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet de la barbarie militaire et des bavures policières au Togo. Je ne pourrais pas dresser ici, la liste complète d’honnêtes citoyens tués par certains éléments de nos FDS. Je reste convaincu que dans ces corps il y a beaucoup de nos cousins qui savent ce pourquoi ils ont fait le choix de se faire enrôler et le démontrent quand l’occasion leur est donnée. Mon indignation se justifie par le fait que la proportion des brebis galeux devient inquiétante et se trouve dans tous les corps des FDS.

Chers Cousines et Cousins,
Nous allons nous contenter de faire la comptabilité des victimes ?
Tout le monde dans la vie à son péché mignon. Ma coiffure ne fait pas de moi un bandit ou un braqueur. Le petit est un débrouillard, issu d’une famille pauvre. Selon les informations qui restent à confirmer, il est né après des jumeaux (Atamon et Kokou). Comme beaucoup de jeunes togolais, il se cherche et vit au taux du jour : il a commencé par la vente de fan après il a été zedman et aujourd’hui laveur de moto auto. Il s’est converti à l’islam d’où son nom Mohamed sinon son nom à la naissance était Bruno. Il laisse ici-bas deux enfants devenus orphelins par la simple volonté d’individus légalement autorisés à porter des armes. Pensez à assister ces orphelins.
En mémoire de cette énième victime des FDS du Togo je vais signer le message de ce jour avec le nom Mohamed.

Chers Cousines et Cousins,
Le régime au pouvoir peut remercier les fondateurs de WhatsApp. Cet outil est devenu le lieu par excellence des contestations au Togo. Le régime peut dire merci à Mark Zuckerberg et Cie car les jeunes ont oublié la rue comme voie pour la contestation. Enfin de compte on sait qui a trouvé la paix grâce aux réseaux sociaux.

Votre Cousin,
Mohamed

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