Dr Ekue Folly Gada

Universitaire de son état,  Dr Ekue Folly Gada est l’un des hommes de première ligne de l’Union des forces de changement (UFC). Dans une interview accordée à notre  rédaction, notre invité nous parle de ses activités sur le plan politique, de la candidature unique de l’opposition et de la position de son parti par rapport aux présidentielles de 2020.

INFORMATEUR 228: Depuis un temps vous êtes un peu absent des médias et des réseaux sociaux. Comment peut-on expliquer cela ?

Dr Ekue : Bonjour. Le constat est exact. En principe, pour ceux qui me côtoient, je suis une personne discrète aimant faire sans attirer l’attention …. à la manière de Cossiga l’ancien président italien qui aimait tant le secret. Les sorties médiatiques qui ont conduit le grand public à me découvrir en 2016 pour le compte du MPA (Mouvement Panafricain ALAGA), en 2017 pour ce qui est de la crise politique et du débat constitutionnel au Togo sur la rétroactivité de la Loi fondamentale, et depuis 2018 pour l’UFC, toutes ses sorties, disais-je, étaient absolument irréductibles. Elles étaient tout simplement nécessaires. Quant aux réseaux sociaux, ils ne sont pas mon fort. On ne sait jamais avec qui on parle. En plus j’aimerais bien préserver mes yeux.

I228 : Loin des caméras et des micros, quelles sont vos activités sur le plan politique ?

Dr Ekue : Depuis la fin de la crise de 2017 avec la tenue des élections législatives de décembre 2018, j’ai entrepris de mieux découvrir le Togo, les populations et les réalités sociales qui sont loin de la vie tumultueuse de la capitale Lomé. Et croyez-moi, c’est un choix judicieux. Vous ne pouvez concevoir et contribuer à l’amélioration des conditions de vie de vos concitoyens que si vous les connaissez vraiment tels qu’ils sont dans leurs respectifs contextes sociaux. Je dois avouer que je suis un amoureux des zones rurales. Je parcours donc la base avec qui j’échange toutes les fois que mes occupations professionnelles principales me le permettent.

I228 : Nous sommes à la veille des élections présidentielles de 2020, dites-nous comment votre parti se prépare pour affronter cette échéance capitale ?

Dr Ekue : La position de l’Union des Forces de Changement concernant sa participation n’a pas jusqu’ici fait l’objet d’une communication solennelle, d’autant qu’aucun congrès n’a statué sur la question. Toutefois, cette position apparait nettement dans une série de communications éclatées de quelques hauts responsables du parti dont moi-même. Je ne citerai pour l’occasion que l’une des dernières émissions de l’Honorable Alipui, président du groupe parlementaire de l’UFC, qui s’était escrimé à expliquer à l’opinion auprès de votre confrère AFANOU de Nana FM que l’objectif de l’UFC pour le moment c’est de se battre pour créer dans le pays les conditions d’une démocratisation réelle dont devraient bénéficier tous les acteurs de la vie politique nationale.

I228 : Il y a débat en cours sur la candidature unique de l’opposition. Selon beaucoup d’acteurs est-ce la meilleure manière pour l’opposition d’affronter le pouvoir ?

Dr Ekue : La candidature unique n’est pas une mauvaise option si elle est bien conçue et ficelée. Mais c’est une option généralement difficile pour les partis politiques puisque ces derniers se retrouvent devant l’obligation de taire leurs propres et personnelles ambitions au profit du seul candidat qui sera retenu. De mon point de vue, ce qui importe ce n’est pas tant qu’il y ait une candidature unique. Que l’accès au pouvoir politique soit effectivement ouvert. Du coup, qu’il y ait candidature unique ou pas, tant que la question de l’accès au pouvoir politique n’est pas résolu ou composé, aucune victoire préméditée ou construite rationnellement dans le temps ne peut advenir.

I228 : L’UFC aura un candidat pour ces élections ? Ce sera le chef de votre parti comme c’est le cas au sein de plusieurs formations de l’opposition ?

Dr Ekue : Au moment venu, le parti avisera. Deux choses sont à retenir et sont absolument vraies : c’est que, d’une part, nous voterons, soit pour un candidat propre venant du parti soit pour un candidat tiers dont le programme nous aura convaincu ; d’autre part, le PN Dr Gilchrist OLYMPIO, ne sera pas candidat à ces élections à partir du moment où depuis novembre 2017 il avait annoncé publiquement son retrait de la vie politique active. Pour l’instant, l’UFC reste donc attentiste et observatrice de l’évolution de la situation politique globale, se réservant le droit d’éclairer plus tard l’opinion publique sur les modalités de sa participation à travers les instances statutaires du parti.

I228 : Nous sommes à la fin de l’entretien. Votre mot de la fin.

Dr Ekue : En tant que citoyen togolais, je souhaite de tout cœur que le processus électoral qui s’annonce s’organise en toute transparence, soit bien discuté et soit conduit avec un bilan appréciable de ZERO MORT. A nos Forces de Sécurité et de Défense qui devront sécuriser le pays tout au long du processus, nous disons Courage et à tous les candidats qui y participeront, beaucoup de sagesse et de patriotisme.

Quant aux militants du Détia qui se demandent partout dans les fédérations la position du parti, ce qu’il faut savoir c’est que fondamentalement le parti est à l’heure de sa refondation et non pas nécessairement à celle des compétitions électorales tout azimut. Si les élections législatives et locales auxquelles nous avons participé récemment ont été pour le parti un bon choix, choix que j’ai d’ailleurs personnellement soutenu contre l’avis de bien de camarades qu’il n’est pas utile de nommer ici, les élections présidentielles, elles, peuvent se révéler pour le parti un couteau à double tranchant, ceci à cause du caractère national de l’exercice. Les militants sont exhortés à faire leur respective introspection personnelle et collective aux fins d’un nouvel engagement refondateur du Détia. Cet appel que je lance par votre organe INFORMATEUR 228 ne concerne pas que les militants de l’UFC, mais s’adresse à toutes les autres formations politiques qui sont soit sorties de l’UFC entre-temps, soit créées indépendamment après ou avant l’UFC, mais appartenant au rameau principal du Détia à 13 branches. J’ai la nette sensation, de par mes méditations, que des temps arrivent où, pour des enjeux géopolitiques complexes, le pays ne pourra pas se passer d’une telle force politique si pensée et construite de manière véritablement inclusive et paternelle.

I228 célèbre BLACK MANU ft KOFFI WISEN

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