Aujourd’hui le TOGO : Appel pour une meilleure appropriation des valeurs éthiques sur la terre de nos aïeux.

Je ne pense pas qu’il y a un meilleur exemple pour parler du Togo et d’Ethique que ce qui s’est passé ce Vendredi 26 février 2021 à Paris où une dame Présidente du Tribunal a rejeté une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) dans le cadre d’une procédure ouverte contre le groupe de Vincent Bolloré, concernant des faits de corruption d’agent public étranger, d’abus de confiance et de complicité d’abus de confiance commis entre 2009 et 2011 au Togo et en Guinée. La CJIP est une procédure récente en France : elle a été instaurée en 2016. Elle permet à une entreprise de reconnaître des faits de corruption pour éviter un procès. Une amende lui est imposée, ainsi qu’une obligation de lutter contre la corruption. Contre toute attente, le Tribunal a estimé que valider un tel accord n’était pas dans l’intérêt de la justice et il ouvre la voie à un procès contre Vincent Bolloré et ses deux collaborateurs. Un procès nécessaire les faits auraient gravement porté atteinte à l’ordre public économique mais surtout porté atteinte à la souveraineté du Togo.
Cette tribune se fait après un long silence mais ce long texte ne devrait pas être considéré comme un rattrapage. Je voudrais en ce premier trimestre de l’année 2021, continuer par faire ma part pour le Togo en abordant un sujet pas nouveau mais plutôt inhabituel. Ce sujet est d’autant plus intéressant à un moment où nous constatons de plus en plus une intervention récurrente des acteurs religieux sur des questions politiques et d’intérêt général. Par mes petites analyses, je reste convaincu que la loi en principe n’est qu’une formalisation de nos valeurs et principes moraux. C’est dans ce contexte que je voudrais bien lancer un débat afin d’aboutir à un chantier nouveau pour les acteurs politiques en général et les tenants du pouvoir en particulier. L’appropriation des valeurs éthiques demeure étrangère aux acteurs politiques togolais dans un contexte où nul n’est choqué par les conflits de valeur car convaincu qu’en politique tout est permis et seule la fin, – même si sur la terre de nos aïeux c’est plus la « faim » que la « fin » -, justifie les moyens. Comment lancer un appel à l’éthique dans une société où le politique trouve normal de faire du chantage aux populations en conditionnant la fourniture des services basiques à leur vote ? Dans une société où l’acteur politique qu’il soit du pouvoir ou de l’opposition est sollicité pour répondre à toutes les demandes sociales et à servir de modèle, quelles règles éthiques claires faut-il promouvoir ?
Les valeurs dites éthiques sont celles qui orientent nos comportements vers le bien et nous inspirent une conduite qui respecte et considère autrui dans toute sa dimension humaine. C’est-à-dire dans l’étendue de sa dignité en tant qu’être humain. Elles permettent donc d’établir et de maintenir une harmonie dans les rapports, non seulement entre humains, mais aussi entre l’humain et son environnement. Elles concernent, entre autres, le respect de la vie, la recherche du bien-être, de la justice et du mieux vivre-ensemble. Que recherchons-nous d’ailleurs chaque jour que nous avons la chance d’être encore comptés au nombre des vivants, si ce n’est le Bien-Être, la Liberté, la Justice et que sais-je encore ?
Il est donc essentiel, de ce point de vue, qu’une réflexion soit faite sur la place qu’occupe l’éthique dans notre vivre ensemble sur la terre de nos aïeux. Cette démarche permettra de définir les intérêts humains et les avantages sociaux qui peuvent être considérés comme des conditions nécessaires pour le mieux vivre ensemble et donc pour la consolidation d’une paix (P-A-I-X) véritable. C’est-à-dire la paix que les togolais appellent de tous vœux. Une paix, pas comme l’autre P-A-I-Y ; « ce mot de quatre mots » que l’on nous fit découvrir un après-midi du mois d’octobre 2017. Le concept de la P-A-I-Y n’est que l’expression de l’inconscient de l’auteur de ce lapsus qui en réalité ne pensait à aucun moment à la véritable P-A-IX. En tout cas pas de bonne foi. C’est l’œuvre de l’inconscient Freudien. En effet, si l’on en croit l’hypothèse de Freud : une pensée, un rêve, un acte manqué, un lapsus et même une action ne surviennent jamais par hasard. Au contraire, ils traduisent toujours un conflit à l’intérieur de nous. En d’autres termes, Freud affirme qu’une grande partie de ce qui se passe dans notre tête nous échappe complètement, car nous n’avons aucun contrôle sur notre inconscient. La seule chose que nous pouvons faire, c’est tenter de comprendre nos conflits internes. A travers la psychanalyse il nous apprend que la conscience ne constitue pas la forme fondamentale du psychisme humain. Il pense au contraire que notre psychisme (l’ensemble des phénomènes mentaux, c’est-à-dire nos pensées, nos émotions, notre conscience…) est divisé en trois parties : le “Moi”, le “Ça” et le “Surmoi”. Il y a donc un perpétuel combat entre le “Moi” conscient et le “Ça” inconscient qui correspond à la lutte entre le principe de réalité (le moi qui cherche à s’adapter à la réalité et à ses exigences) et le principe de plaisir (l’inconscient cherche à satisfaire ses pulsions sans tenir compte de la réalité). S’ajoute à cela, le “Surmoi” vient peser sur le “Moi” pour renforcer la censure, dans le but de ne recevoir que des pensées acceptables. Et ce jour-là, l’inconscient de l’homme de P-A-I=Y a pris le dessus car convaincu que l’orateur n’avait aucune volonté de promouvoir la P-A-I-X sinon faire une intervention folklorique pour justifier les actes posés et à poser pour conserver le pouvoir, car étant lui-même un partisan de la conservation du pouvoir.
Ainsi, selon Freud, notre psychisme est essentiellement contrôlé par l’inconscient — mais on ne s’en rend pas compte, et cet inconscient n’est autre qu’un lieu de refoulement à l’intérieur de notre petite tête. Le problème de l’inconscient comme l’apprendra à ses dépens notre General, c’est qu’il ne peut jamais être connu directement : on n’en saisit que des symptômes ou des manifestations déguisées (les actes manqués, les lapsus, les rêves, etc.) Nous n’avons donc que des traces, des indices de l’inconscient, qu’il nous faut reconstituer et interpréter. Mais une bonne éducation éthique pourra nous aider à éviter ce genre d’embarras.

Approche conceptuelle des valeurs éthiques
Les intérêts humains fondamentaux sont liés aux principales tâches que les êtres humains doivent entreprendre pour satisfaire leurs besoins vitaux et coexister avec d’autres. Conformément à la pensée éthique classique, ces intérêts peuvent être répartis en trois principales catégories :
Bien-être : chacun a besoin d’un minimum de confort pour son épanouissement. Par exemple : les produits de première nécessité pour survivre, élever ses enfants et avoir une famille épanouie ;
Liberté : chacun s’efforce de régler ses affaires et de réaliser ses projets de vie conformément à ses valeurs ou à celles qui sont définies par sa culture ;
Justice : chacun a besoin de trouver le moyen de partager les avantages et les charges collectifs et de faciliter la coexistence pacifique.
C’est ainsi que, pour une meilleure régulation de la vie sociale, nos prédécesseurs ici-bas ont progressivement pensé à s’organiser en société, et non en cartel, autour du Léviathan. Il est vrai que les adeptes de Montesquieu seront surpris de me voir faire allusion au Léviathan et penseront à la double signification de la représentation chez Hobbes, à la fois allégorie mise en scène et système juridico-politique qui concilie individu et Respublica. Cette conciliation reste l’objet de controverses surtout dans des pays comme le Togo où le pouvoir prétend être une démocratie alors que nous vivons l’individualisme un pouvoir totalitaire (incarné par une minorité) né de la volonté d’un groupe de militaires un 13 Janvier 1963 et dont la branche civile est un parti politique qui s’est transformé au fil des ans en un ogre qui dévore les citoyens qui osent exprimer leur lassitude ou dissidence. Mais rassurez-vous que ce soit mal cerner l’idée de Hobbes.
En effet, l’un des raccourcis fréquents en rapport avec ce sujet consiste à faire de la pensée de Hobbes la matrice philosophique de la théorie du choix rationnel. C’est-à-dire une théorie selon laquelle les individus sont des acteurs rationnels et maximisateurs de leurs intérêts dont les choix et les actions sont guidés par des calculs coûts/ bénéfices. En vérité, ce qui fait la force de la pensée de Hobbes, c’est d’avoir pensé la genèse de l’ordre politique sur le modèle d’un contrat passé rationnellement entre individus. En ce sens, le conflit dès lors qu’il surgit, est considéré comme le fondement anthropologique des relations humaines. Le conflit renvoie à la fois vers la nécessité de la fondation de l’ordre politique, et vers les difficultés de la pacification qu’il doit entrainer.
Les africains, il convient de le rappeler, n’ont pas attendu la colonisation avant de juger de la nécessité pour eux, de s’organiser pour une vie harmonieuse, dépassionnée et mieux régulée en société. Pour preuve, nos ancêtres, Mlappa, Kotokro, Agokoli et Nambiema, pour ne citer que ceux-là, étaient les Léviathans de l’Afrique précoloniale. Ceux-là savaient déjà, en leur temps, que, sans un pouvoir fort qui commande, (à ne surtout pas confondre avec un pouvoir Faure), les hommes s’entredéchiraient. D’où la nécessité de l’instauration d’un pouvoir politique non pas subi par la société, mais accepté à l’issue d’un pacte social. Bref, Hobbes dans son Léviathan mène une réflexion sur la liberté des individus et leur obéissance au pouvoir. Plus amplement, ce philosophe présente sa théorie du pacte dans laquelle il explique que la nature de l’homme se caractérise par la guerre et l’insécurité. Et c’est d’ailleurs ce qui l’amène à concevoir des propositions et à mettre en place des mécanismes pour y remédier. C’est l’exemple du monopole de la violence conféré à l’Etat. Bien évidemment pas cette violence qui consiste à aller kidnapper un candidat malheureux qui conteste le score à lui attribué par l’autorité électorale au nom d’un prétendu ordre public qui pouvait être garanti juste par l’instauration d’un processus électoral crédible et transparent.
Sans nul doute, c’est cette organisation sociale que les Togolais cherchent à construire depuis près de six décennies après l’accession présumée à la souveraineté nationale, dans un contexte de néo colonialisme. Je veux parler plus du désir de construction d’un Etat de droit et non d’une caricature de démocratie avec une séparation des pouvoirs. A bien y voir, au Togo, dans sa version 2021, nous ne pouvons plus dire que ce qui nous rassemble n’est pas plus fort que ce qui nous divise. Les Togolais sont semblables. Et c’est ce qui les conduit à vivre ensemble. Mais avec les années qui passent, des différences sont apparues parmi les citoyens togolais. Il s’agit, en effet, des particularités variées en termes d’appropriation et d’illustration des valeurs éthiques. Ces divergences sont devenues l’obstacle essentiel à l’entente spontanée des Togolais autour du minimum consensuel. En effet, selon Hobbes, « la similitude des pensées et des passions d’un homme comparées aux pensées et aux passions d’un autre est telle que quiconque regarde en soi, considère ce qu’il fait quand il pense, à une opinion, raisonne, espère, craint, etc., et ce pourquoi il le fait, lira et connaîtra ainsi quelles sont les pensées et les passions de tous les autres hommes dans de semblables circonstances. (…) Je dis la similitude des passions, mais non pas la similitude des objets des passions. En ce qui concerne ces derniers, la constitution individuelle et l’éducation de chacun les font tellement varier. Ils échappent d’autant si facilement à notre connaissance que les caractères d’un cœur humain effacés et confondus par la dissimulation, l’hypocrisie et les doctrines erronées ne peuvent être lus que par celui-là seul qui scrute les cœurs ». Mais afin de consolider le vivre ensemble, il faut faire l’ablution de nos normes morales et s’auto prescrire une hygiène éthique dans toutes nos interventions liées aux questions de la « Res publica » ou si l’on préfère, de la chose publique.
Les déviances liées à la carence des valeurs éthiques dans le quotidien des togolais
On entend par morale les normes et valeurs sociales qui guident à la fois les personnes et leur interaction avec leurs semblables, leur communauté et avec leur environnement. Dans tous ces types d’interaction, il y a d’importantes valeurs en jeu. S’il y a des règles et des normes de nature à protéger ces valeurs, il y a aussi des devoirs attachés aux rôles et situations sociaux qui peuvent stimuler ces valeurs et renforcer ces règles, ces vertus humaines ou aptitudes qui nous permettent d’agir conséquemment. Ces facteurs moraux sont généralement indissociables des pratiques religieuses et des structures sociales se rapportant à l’exercice du pouvoir. Ainsi, un Archevêque, par exemple, fut-il émérite, pour peu qu’il s’accorde un minimum d’estime, ne s’autorisera de parler des problèmes de jupons d’autrui dans une campagne électorale. De même, un Président de la République, mû par la volonté présumée de servir son peuple, pour peu qu’il en soit digne, trouvera ignoble et inadmissible, le fait de passer outre les règles d’équité pour se tailler un processus électoral sur mesure ; c’est-à-dire un processus qui lui soit exclusivement favorable. Il lui serait venu à l’esprit, comme une lumière, pour le sortir des ténèbres, cette assertion de Montesquieu qui en d’autres termes dit ce qui suit : « Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. » Et il se rendra alors compte que poser de tels actes, c’est démontrer une carence éthique. Tout revêtement du coup de force par une justice constitutionnelle dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours n’est que confirmation de la carence éthique. Une justice qui est incapable de rendre justice à tous conformément aux lois et usages démocratiques ne peut qu’être perçue comme une justice qui a peur ou fait du favoritisme ou est de mauvaise foi ou même passionnée. Bref une justice dénuée d’éthique. C’est la seule façon pour ce troisième pouvoir présumé de gagner la confiance et l’affection du peuple. Pour paraphraser un certain Lord Hewart je dirai qu’il est absolument indispensable que justice soit non seulement faite, mais manifestement et indubitablement vue comme faite. Ceci n’est possible que si la majorité de nos magistrats vont au-delà de la réforme de la justice qui se limite au badigeonnage de vieux bâtiments et à l’installation d’équipements informatiques modernes. Ils doivent s’offrir une cure d’éthique et ce, de bonne foi.
L’éthique est une analyse systématique et critique de la morale et des facteurs moraux qui orientent la conduite humaine dans une société ou une activité donnée. L’éthique permet une analyse normative critique des questions et préoccupations communes qui sont en jeu dans les domaines de l’animation de la vie publique. Lorsque les valeurs morales, règles et devoirs effectifs, sont assujettis à une analyse éthique, leur relation avec les intérêts humains essentiels communs à tous, quel que soit leur contexte culturel, est particulièrement importante. Les valeurs morales peuvent évoluer. Le raisonnement moral pose alors la question de savoir si les pratiques qui sont légitimées traditionnellement ou du fait de la religion, du droit ou de la politique, valent la peine d’être reconnues. J’aime le répéter à chaque fois que je peux le faire, que s’il fallait juste s’en tenir au texte de loi, nul n’allait s’indigner de l’Apartheid en Afrique du Sud, ni des sévices et des multiples violations des droits humains dont ont souffert certaines populations du septentrion au nom de la Faune à Mango. En effet, dans toute société normale, l’évolution de l’éthique a été caractérisée par une tendance à réexaminer et à renverser les conventions morales qui présidaient à l’interaction entre les sexes, entre les êtres humains et les animaux et entre les êtres humains et leur environnement. Toutefois, depuis toujours, l’éthique s’est attachée à résister aux tendances qui peuvent avoir des effets qui menacent les droits de l’homme et le vivre ensemble. Ces tendances sont souvent présentées comme légalistes au point de vue des valeurs, mais elles reposent sur des hypothèses implicites qui sont très souvent sources potentielles d’inégalités et d’abus. C’est le cas lorsqu’un arrêt de la cour constitutionnelle, parce qu’il n’est susceptible d’aucun recours, vient légaliser les résultats frauduleux d’un simulacre d’élection. En agissant ainsi, le contentieux électoral continuera de persister et pourra même déclencher d’autres crises plus aigües car la juridiction ayant statué ne rassure personne et souffre d’une illégitimité notoire.
Le mal va galopant, au point de vouloir gagner toutes les composantes de la société, malheureusement. Il n’est donc pas l’apanage des acteurs politiques. Et la raison, c’est bien évidemment la peur de la faim. Tout le monde veut se mettre à l’abri de la faim, qu’importe le moyen. C’est dans ce contexte général qu’on voit progresser comme une gangrène, une élite qui justifie toutes les dérives par le militantisme politique, pour peu qu’il puisse se remplir la panse. Ainsi au Togo, le comportement anti-éthique des politiciens touche les frêles fondations de la « démocratie en construction ». Les actes qui témoignent d’un tel comportement ne peuvent donc pas être banalisés et ramenés à une série d’actes isolés. Au contraire, ils doivent être considérés comme des symptômes d’un malaise social très profond. Il faut, dès lors, lutter contre ces dérives de manière structurelle, en se fondant sur des valeurs éthiques. Car, la liberté de chacun est une valeur en soi, mais elle ne peut s’exercer qu’à la condition qu’elle n’empiète pas sur la liberté d’autrui. Or, le comportement non éthique est entrelacé de plusieurs vices tels que la manipulation et le chantage. Et c’est hélas, la nouvelle mode au pays.
Qu’il vous vienne de chercher à savoir de quelle profession rêvent les jeunes togolais, et vous vous rendrez compte que tous rêvent d’un poste de douanier. Ils sont, en effet, convaincus qu’à un tel poste, ils peuvent disposer de moyens pour se payer tout le luxe dont ils rêvent, même si c’est au détriment de la mission pour laquelle ils ont été recrutés. Dans le secteur de la santé, par exemple, faute d’opportunité de racket direct, des systèmes seraient mis en place pour obliger les patients à se référer à des cliniques privées où ces acteurs savent pouvoir trouver leurs intérêts. En outre, certains vont jusqu’à traiter les patients avec mépris prétextant les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. Quant aux enseignants, beaucoup d’entre ceux qui sont dans les grandes villes préfèrent, faute d’une rémunération conséquente, s’investir au niveau des établissements privés à l’effet de pouvoir arrondir les fins de mois. Et tous les autres fonctionnaires, faute de moyens de pression, se servent sur le dos des usagers du service public qu’ils rackettent allègrement à chaque fois qu’une occasion s’y prête. A côté de ces fonctionnaires, il y a bien évidemment les usagers du service public qui, à chaque fois qu’ils ont besoin d’un service, essayent de contourner les normes au moyen de la corruption pour arriver vite à leurs fins. Cet exemple nous amène à la conclusion que, pour corrompre, il faut au moins deux parties complices. Pour qu’il y ait corruption, il faut qu’au moins deux personnes renient leurs valeurs et se laissent emporter par le vice. Dans l’acte de corruption, il y a la plupart du temps une des parties qui prend les devants et offre une rétribution à l’autre pour qu’elle fasse ou s’abstienne de faire quelque chose. On l’appelle la partie active. L’autre partie est poussée à l’illégalité contre rétribution et on l’appelle la partie passive. Les valeurs éthiques sont donc abandonnées. Accepter un don en ce sens peut alors facilement se transformer en soumission et où toute trace de résistance peut s’avérer une tactique pour faire monter les enchères. Un peu comme l’histoire d’un policier qui dit qu’il ne peut pas laisser partir un usager de la route s’il ne lui donne pas au moins 2000 francs car, pour lui, recevoir 1000 francs comme fruit de racket est très insignifiant. Le mal est général et galopant.
L’asphyxie de l’intérêt général et du bien-être collectif par l’hégémonie de l’intérêt partisan
Le pays va de mal en mal. Cela se justifie par la morosité de la gouvernance au sommet de l’Etat. Et, c’est à croire, comme le dirait l’autre, que « chaque peuple mérite ses dirigeants ». Cette tendance fait de chaque citoyen togolais un politicien. Mieux, un politicien en puissance qui, mû par sa vanité et son goût de l’action instinctive, prétend vouloir contribuer au bien-être général de la société. Alors le togolais pris au sens politique de son amour ou désamour pour les questions de sa société, n’attendant que trop désespérément le Moïse capable de le libérer du joug de la lignée des pharaons Gnassingbé, s’en remet les bras grandement ouverts et tendus vers le ciel. Peut-être même trop naïvement car s’il y a une certitude notre «  Jésus de l’indépendance  », Sylvanus Olympio ne reviendra pas ; Notre « Moïse de la sortie de la dictature  », Yawovi Agboyibo est finalement parti en 2020 pour l’au-delà, après 40 ans d’errance dans le désert démocratique togolais (1980-2020), sans jamais obtenir le soutien de son « frère Aaron », j’ai nommé Gilchrist Olympio ; Je ne peux pas non plus passer sous silence notre « prophète Mohamed » de la démocratie, j’ai nommé Tchikpi Atchadam qui depuis est parti en hégire sans qu’on puisse identifier exactement son « Médine » à lui qu’il nomme lui-même « mon trou ». Pour couronner le tout, le coup du retour du Saint Esprit a pris de l’eau dans le moteur. Il est temps de se ressaisir et de faire une opposition stratégique face au système pharaonique présentement au pouvoir tout en rendant grâce à Dieu pour le souffle de vie qu’il accorde à chacun de nous (pouvoir, opposition, société civile, anonymes). Ce n’est pas la France ou la Communauté internationale qui viendra nous libérer. Au pire elle va nous trouver de nouveaux visages pour perpétuer la néo colonisation. Le Togo a obtenu son indépendance présumée non pas par la magnanimité de la France mais de par l’engagement de ses fils indépendantistes. La situation actuelle n’est pas différente de celle qui prévalait dans les années 1950. Juste qu’aujourd’hui nous n’avons plus de valeurs éthiques qui guident le combat. Au Togo, la décolonisation a été marquée par une lutte politique non armée mais assez tendue entre les nationalistes du Comité de l’unité togolaise (CUT) et leurs adversaires du Parti togolais du progrès (PTP) soutenus par l’administration française. Les nationalistes togolais ont obtenu l’indépendance à travers des élections législatives d’avril 1958 sous la supervision des Nations-Unies. La France était obligée de reconnaitre cette victoire et d’ouvrir le chemin qui mène à l’indépendance. Il serait ingrat de ma part de fermer cette page de l’indépendance sans rappeler à ceux qui s’indignent, l’immixtion de plus en plus récurrente de l’église dans le débat politique. Une contribution scientifique du Cousin MAYEDA rappelle que pendant le processus de décolonisation du Togo, le clergé tout comme les fidèles chrétiens ont joué un rôle majeur. En effet, les autorités ecclésiastiques tout comme les personnalités issues des Eglises ou formées dans leurs écoles, ont été au premier rang de ce processus. C’est à juste titre qu’une lettre pastorale des évêques du Togo à savoir Mgr Joseph Strebler de Lomé et Mgr Jérôme Linghenheim de Sokodé mentionne ce qui suit : « Nous sommes chrétiens et nous avons le droit d’en être fiers ; car, parmi tous les facteurs qui ont favorisé l’ascension du peuple togolais, c’est bien la civilisation chrétienne qui l’a acheminé le plus directement et le plus rapidement vers sa destinée ». L’action des missionnaires entraîna inéluctablement la formation d’une élite ayant pris la tête de la lutte pour la décolonisation du Togo.
Par ailleurs, il convient de noter que la soif de conserver le pouvoir et la soif de conquérir le pouvoir vont souvent de pair avec une envie de se laisser divertir par la maxime suivante : « c’est la fin qui justifie les moyens ». Ces aspirations, cependant irrépressibles, créent une dynamique qui repousse toujours plus loin les limites du convenable. Ceci, au regard des méthodes employées qui arrivent facilement à outrepasser, sinon qui outrepassent les bornes de la moralité et des valeurs éthiques. Le pays va mal, et c’est peu de le dire ! En le disant, je n’insinue guère que tout fût bien à une époque donnée. Je ne le pense pas car, même depuis 1960, il y avait les premières victimes d’une dictature présumée éclairée de Sylvanus Olympio.
A raison peut-être, certains s’interrogeront sur la place de la morale dans la politique. Si la première a en réalité son mot à dire dans les arènes de la seconde. A ce sujet, la relation entre politique et immoralité est donc très ambiguë. L’intérêt personnel est le mobile par excellence de notre comportement qui conduit, soit au bien-être ou au mal-être d’autrui, que l’on soit politique ou apolitique. L’homme est avant tout préoccupé par son intérêt personnel. C’est indéniable. Le concept de sympathie est apparenté à cet intérêt personnel. Comprenez donc que si je décide d’aborder un sujet, c’est parce que j’y trouve un intérêt d’une manière ou d’une autre. Cela vous étonnerait-il peut-être si je vous dis par exemple que mon intérêt en contribuant à l’amélioration du jeu politique par mes réflexions, c’est d’être une référence en matière de sciences politiques non seulement pour ma génération mais aussi et surtout pour les générations futures ? En tout cas j’y travaille. Je travaille pour qu’un jour, les noms du Togo et de Madi Djabakate soient cités tout comme on cite depuis toujours, Socrate et sa Grèce antique. Cependant, il s’avère très important de veiller à ce que mon intérêt en question ne soit pas la voie du mal-être pour autrui. Alors si l’on applique ce raisonnement à la politique, l’homme politique qu’il soit de l’opposition, du pouvoir ou de la société civile, s’évertuera à travailler dans l’intérêt général, pour peu que cela coïncide avec son intérêt personnel. La création du bien-être pour tous n’est l’objectif d’une personne que lorsqu’elle s’en sort mieux elle-même. De ce fait, tant que Faure trouvera son compte même en étant un otage du système qui a happé son père depuis le 13 Janvier 1963, il cherchera à remettre à chaque fois son compteur à zéro sans avoir honte d’être considéré comme un homme qui ne tient pas parole. Si, pour leur part, à défaut de ravir le pouvoir au système de 1963, les opposants togolais peuvent se satisfaire de se livrer une guerre intestine pour un quelconque classement légal de Chef de File de l’Opposition ou le classement légitime de Chef de File de la Mobilisation, et s’en vanter au point d’entretenir le statu quo, c’est qu’ils y trouvent bien leur intérêt, un intérêt différent de celui escompte et voulu par le peuple
Voyez-vous ? Dans une particratie (système de gouvernance dans lequel l’intérêt du parti politique prime sur l’intérêt national) comme le Togo, qui selon moi est plus une dictature maquillée qu’une démocratie vécue, les choses sont de plus en plus compliquées. Car, souvent, servir le parti rapporte plus à l’individu que servir l’intérêt général. Ils sont nombreux à UNIR qui ont la bonne volonté mais qui réalisent que dans leur parti ils ont plutôt pour rôle de boire le lait qu’on leur tend que de chercher à compter les bœufs qu’il y a dans la ferme. Aussi, sont-ils nombreux au sein des partis d’opposition à être incapables d’assumer leur choix par crainte d’être livrés en pâture à l’opinion. Il faut juste voir aujourd’hui les accusations entre anciens partis membres de la défunte C14 au sujet de la participation ou non aux législatives de 2018. Le triangle intérêt personnel, intérêt du parti et intérêt général explique en gros les errements du Togo sous la quatrième république. Et comme pour donner un coup de serpillère à l’environnement politique pollué, l’évocation du Saint Esprit fit son apparition en politique en 2020. Il ne manquait que ça ! Ce qu’il faut retenir en revanche de la participation politique au Togo, c’est que l’homme, une fois intégré dans le jeu politique partisan, qu’il soit un homme de Dieu (sur la forme ou sur le fond) ou pure athée, il deviendra à coup sûr un homme caractérisé par des pulsions et des passions, aux prises avec des sentiments peu nobles, tels que la vanité, le prestige, la jalousie, l’envie, etc. Je n’en veux pour preuve que la scène que nous offre Mgr Kpodzro avec ses héritiers de la Conférence des Evêques du Togo et plus précisément Mgr Barrigah.
Tout près n’étant pas loin, je ne peux que me rappeler comme si c’était ce matin, ces jeunes Docteurs en Droit débarquant à Lomé et qui frimaient dans les amphis devant leurs étudiants en disant qu’ils n’appelleraient jamais « Excellence » celui qui n’est pas excellent. Qu’est-ce qui n’a donc pas marché pour qu’aujourd’hui ces gens se réduisent à jouer à fond dans la « kponvicratie » (finir par se prostituer avec un régime qu’on a longtemps critiqué pour pouvoir bénéficier d’une part de gâteau). Heureusement que la vie politique permet de faire ressortir en réalité le naturel en nous que nous essayons tous de chasser en nous faisant passer pour des démocrates. Ce qui est pourtant important dans la vie politique, c’est de nobles sentiments tels que la compassion, la sympathie et l’empathie, la solidarité, le respect de l’autre. Le contraste c’est que ceux qui cultivent vraiment ces valeurs finissent par prendre un recul pour s’interroger sur comment ils peuvent être utiles pour eux-mêmes et pour la société sur d’autres fronts. C’est d’ailleurs pour cette raison que cela n’étonne pas de voir le Cousin Kperkouma Walla, autrefois politiquement très engagé, faire le choix de retrouver son indépendance, en sortant du labyrinthe de la particratie. La seule question pertinente dans le contexte de notre rectangle national est de savoir comment devra fonctionner le citoyen togolais en proie à ces dilemmes partisans au sein du système politique instauré depuis l’année 1967 ?
L’autre goulot d’étranglement ayant conduit le pays droit dans le mur est la confiscation des pouvoirs politique, économique, judiciaire et militaire par une même bande sinon un clan qui la conserve en la léguant sous forme d’héritage à leurs descendants. Face à ce système savamment implanté, ceux qui résistent sont contraints d’aller chercher un mieux-être à l’étranger au risque de se faire broyer par le système. C’est ainsi que, du parti unique d’alors au parti UNIR d’aujourd’hui, tout a été confisqué pour le compte des sympathisants les plus zélés du système. Tout est fait pour montrer que le jeu est déséquilibré et pour espérer ne serait-ce qu’une victoire d’étape il faut obligatoirement rejoindre les rangs du parti au pouvoir.
Les militants du parti RPT d’alors, et UNIR d’aujourd’hui, sont réduits au rang d’acteurs. Acteurs, non pas au sens d’agissants, mais au sens de comédien. Un peu comme en Côte-d’Ivoire où Adama Dahico prétend être venu en politique parce que les politiques étaient tous devenus comédiens. Cela ne veut pas dire que le militant UNIR dans le système politique togolais est de facto amoral. Dans l’absolu, on y trouve des personnes aux conduites irrépréhensibles. Toutefois certains d’entre eux sont poussés par la dynamique du système vers l’immoralité. La norme n’est plus le fruit d’une réflexion morale mais est dictée par un comportement dominant, c’est-à-dire, ce que chacun pense devoir faire pour survivre. Ceci étant, ils encaissent, supportent et rêvent en cachette d’un jour où ils pourront être libérés de ce système qui leur donne, parfois de manière illusoire, la richesse dans l’esclavage. Alors pourvu que cette richesse et/ou un quelconque privilège leur soient assurés, le concept de norme perd son lien avec la moralité et l’homme est prêt à rompre avec sa conscience. Croyez-moi, j’ai à l’instant même, une pensée pieuse pour tous ces acteurs de l’opposition qui, à bout de souffle, finissent par rejoindre le parti au pouvoir et se sentent obligés de jouer aux chiens en aboyant le plus fortement possible contre leurs anciens alliés afin de montrer que leur nouvel engagement est sincère. Il faut le dire, c’est tout de même idiot de croire que quelqu’un qui réfléchit peut faire confiance à quelqu’un qui a trahit les siens pour le rejoindre. Mais comme tout le monde cherche sa survie, après ces mises en scènes, dans leurs maisons, loin des caméras, on les entendra se livrer à des confidences pour se donner bonne conscience. Etant donné que chacun le fait et que la responsabilité en incombe au système, le Togolais, au nom de son intérêt personnel menacé, se donne bonne conscience et accepte facilement de renoncer à ses valeurs, à son identité ou, du moins, à certains éléments de son identité. Cela nous rapproche de l’essence de l’éthique. Un comportement anti-éthique commence dès lors que je renonce à mes valeurs et à mon identité ; lorsque je n’agis plus conformément au rôle qui m’est attribué en vertu du pacte social. Lorsque, en tant que ministre (mot du latin qui veut dire serviteur) ou en tant que fonctionnaire (venant du latin functio), je ne suis pas au service de la communauté, mais à mon propre service et celui de mon entourage, mes actes ne peuvent plus être considérés comme éthiques, même si j’aide mes amis qui refusent la compromission. Le clientélisme est donc un renoncement aux devoirs de base de l’homme politique ou du civil servant. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec des gens qui cumulent des fonctions en toute violation de certaines dispositions constitutionnelles et s’assimilent pourtant fièrement au prophète Issa. Nous devons relever ensemble ce défi éthique pour une refondation du jeu politique.
Appel à l’appropriation des valeurs éthiques
Il urge d’agir sur l’humain en nous, dans ses dimensions individuelles et collectives. Si l’éthique s’intéresse d’abord aux valeurs et aux normes, qui définissent ce qui est pour soi une vie bonne et qui guident notre rapport avec les autres, la philosophie politique, ainsi que la philosophie sociale et la philosophie du droit, s’intéressent davantage à la dimension collective et institutionnelle de l’action humaine.
C’est une erreur et une interprétation maladroite de croire que la politique n’est pas un cadre d’application de la morale ou de l’éthique. En réalité, l’éthique et la politique sont des disciplines connexes : toutes deux traitent du bien dans l’absolu. Ce bien qui n’est pas qu’un idéal mais se distingue par la propagation du bonheur autour de soi, et qui se propose autant à l’individu humain qu’à la cité entière. C’est cela la forme achevée de la vie sociale selon Aristote. Au regard de ce qui précède, il n’en reste pas moins que l’éthique s’adresse plutôt à l’individu considéré comme un citoyen libre, et que la science politique s’adresse plutôt aux législateurs ou aux administrateurs d’une cité. Pour l’individu, l’éthique consistera donc à déterminer les voies de son bonheur, qui s’identifient à celles de la vertu. Puisqu’en réalité, il n’y a pas de bonheur sans vie vertueuse. Or, cette vie vertueuse ne se borne pas à la justice à l’égard des autres. Elle implique également la modération à l’égard des désirs et le courage que réclame la hiérarchie des valeurs et non l’opportunité de recours aux valeurs au cas par cas. Ce n’est par conséquent pas le titre qui honore l’homme, mais l’homme qui honore le titre. Point ne vaut la peine de chanter qu’il faut réinventer la politique ou la démocratie au Togo.
S’il y a une évidence qui se dégage, c’est que le jeu politique togolais sous la quatrième république est un rendez-vous manqué. Certes, au lendemain de la Conférence Nationale, dite souveraine parce que ses décisions ne pouvaient être remises en cause par le Président de la République d’alors, nous avons assisté à la renaissance du multipartisme, mais il y a lieu de relever que le combat démocratique a pris un coup d’arrêt pour laisser place à une particratie où les rôles sont repartis entre anciens acteurs actifs et passifs du parti unique. Il convient donc de relever essentiellement que, sur le plan textuel, le pays a connu une profonde mutation en matière des principes, des normes et des valeurs de son fonctionnement. Toutefois, il faut préciser que ce n’est qu’un chapelet de textes égrenés mais pas mis en pratique. Un chapelet de réformes dolosives qui n’ont en réalité pour but que de polir l’image du pays à l’extérieur et se positionner dans des classements dont les notations n’ont nullement de retombées positives sur le quotidien du togolais lambda. L’État de droit, la démocratie, les droits de la personne, la gouvernance, la sécurité humaine sont désormais des mots psalmodiés juste pour paraitre mais jamais pour être.
Malheureusement, la nouvelle moralité politique qui a émergée à la faveur du vent de l’Est est le droit de la force au détriment de la force du droit. Des droits sont officiellement listés mais jamais appliqués. Pire les textes rédigés sur mesure sont difficilement applicables malgré leur piètre qualité et légitimité. Dans une hérésie souverainiste et panafricaniste, on fait l’effort de se revendiquer un statut d’état de droit mais, l’écart reste encore considérable entre la construction normative et les pratiques politiques. On assiste plutôt à une réduction progressive de l’espace présumé démocratique et l’on tend vers une sophistication des tares de la période du parti unique. Sans vouloir faire du Togo une colonie de qui que ce soit, il est grand temps qu’à l’image des autres sociétés dites avancées, le Togo puisse parvenir à la construction d’une société constituée de valeureuses personnes dotées d’une éthique. Il est important donc d’instaurer un ensemble de codes moraux qui vont régir les institutions et garantir l’équité et la justice. Il en sera de même pour l’exercice du pouvoir politique. L’éthique doit être au centre de tous les programmes politiques, au cœur de toutes les initiatives dans l’intérêt des togolais. C’est le cadre moral qui doit prévaloir sur tout autre aspect au sein des institutions de la République et des différentes organisations, tant de la société civile que de la classe politique. Il est temps que cessent les divagations et la classification du genre : société civile proche du pouvoir, société civile proche de l’opposition, etc.
« L’éthique est une valeur intrinsèque au changement politique, économique, social et culturel que l’on attend. Grâce aux valeurs éthiques, l’enseignant considère et apprécie chaque apprenant dans sa capacité de réfléchir, de progresser. Il doit pour ce fait les respecter dans leur singularité et leur unité. Puisque son principal objectif en tant qu’enseignant, c’est d’aider ses élèves à mieux apprendre. De même lorsqu’un véritable artiste fait preuve des valeurs éthiques dans ce qu’il exprime, ce en quoi il croit viscéralement, il peut faire des compromis, mais jamais de compromissions. Car, il reconnait être lié par le respect des règles de déontologie qui régissent sa profession. Autrement, il risque de perdre son art, ou même son âme. Celui qui céderait, par exemple, à une facilité financière où l’art serait secondaire, bafoue la moralité dans laquelle il s’est engagé. Le journaliste possède une éthique qui est celle de transmettre l’information le plus justement possible, et ce, au plus grand nombre. S’il s’associe outre mesure aux puissants des États, s’il accepte de rendre public des évènements maquillés, il viole ainsi les valeurs de son métier ».
Il est clair qu’une société où ceux qui sont obligés de voler pour manger sont lynchés et ceux qui volent les deniers publics sont applaudis et protégés, est une société où l’éthique est en perte de vitesse.
Ma génération et celle de mon enfant attendent, de la génération des acteurs politiques des trois dernières décennies de la quatrième république, un minimum de scrupules, de pudeur, de conscience de l’intérêt général, de sens de l’État et du bien commun. Je sais que la génération que je pointe regorge en son sein d’acteurs qui également en ont marre du machiavélisme dénaturé auquel fait recours la dictature cachée sous une peau d’agneau démocratique depuis la Conférence Nationale. Personnellement, je ne pense pas que nous méritons ceux qui animent actuellement la vie politique au Togo. Mais, il est de notre devoir de changer nous-mêmes afin qu’ils puissent changer aussi. Nous ne pouvons pas avoir les dirigeants que nous méritons si nous ne sommes pas en mesure de recouvrer une image juste de nous-mêmes, avec l’estime et la confiance nécessaires à la réhabilitation des valeurs humaines, sociales, culturelles et éducationnelles, indépendamment de nos croyances religieuses (Vodou, Islam, Christianisme, Athéisme). Cette prise de conscience est un élément fondamental pour bâtir le Togo auquel nous aspirons.
Cela suppose que ceux d’entre nous qui s’intéressent aux questions liées à la gestion de la chose publique ou qui en ont la responsabilité doivent s’approprier les valeurs éthiques nécessaires face à la responsabilité publique, à la conduite des États et à une gouvernance équitable.
Comme le dirait l’autre, l’éthique doit s’inscrire dans le code des valeurs républicaines et ne jamais céder aux enjeux financiers et à la tentation de la réussite matérielle et personnelle. L’intégrité doit être le premier engagement pour les hommes et pour les femmes qui sont destinés aux plus hautes responsabilités. Chaque religion se présente comme la détentrice exclusive de la vérité et du sens de la vie. Qu’on s’appelle Amadou, Pierre ou Hounsrou ce minimum d’éthique fait forcément partie de notre base éducative depuis nos maisons.
Le vaudou possède sa propre théorie de la formation de l’univers, mais il ne puise pas ses règles à la seule source d’un peuple et d’un pays. C’est une religion dont les fondements proviennent de toute l’Afrique noire. Dans le vaudou, quatre panthéons se partagent l’univers : le ciel, la terre, le tonnerre et la mer. Toutefois en l’absence de tout clergé structuré, le vaudou est difficile à présenter. Ce sur quoi tout le monde est d’accord c’est que la sanction chez les pratiquants du vaudou est immédiate contrairement à la sanction de Dieu dans les religions monothéistes. Le vodou exige une certaine cohérence entre les discours sur la fraternité, l´amour et le respect de l´autre et la pratique de la fraternité, l´amour et le respect d´autrui. A partir de rites spécifiques, véhicules incontestables de l’ambiguïté, on découvre à travers le culte vodou l’institution d’une éthique individuelle et collective axée sur la volonté d’exercer un plein contrôle sur la marche des choses et de la vie. Le Vodou est une religion de la nature, non point dans le sens que la nature y serait adorée, mais parce que l’homme y est profondément inséré ; il est un microcosme où le monde se lit tout entier ; il a sa place précise dans une hiérarchie de forces et d’êtres où tout est inclus : les dieux, les animaux, les végétaux et les minéraux. Les adeptes de la religion vodou croient à l’existence des êtres spirituels qui vivent quelque part dans l’Univers en étroite intimité avec les humains dont ils dominent l’activité. Raison pour laquelle il faut consulter régulièrement le Fa pour savoir comment se comporter en société. Fa n’est pas une force naturelle, il est la sollicitude de Dieu pour sa création. Exempt des passions aveugles des vodous, il rejoint encore l’inhumain en refusant de se soumettre aux hommes car, une bonne consultation ne s’achète pas. Le livre de Fa, le système d’écriture du créateur, a été révélé à l’homme par Mawu grâce à Legba, pour permettre à l’homme de se protéger contre les caprices des vodous en leur révélant le système de Fa qui interprète pour les hommes ce qui a mis les dieux en colère et comment ils peuvent être apaisés. Il est très important pour chaque homme responsable, ayant charge d’âmes, de maîtriser son destin. L’initiation au culte de Fa, conduite par le bokono (devin, prêtre de Fa), assure à toute sa famille et à lui-même une vie harmonieuse. Tout tourne autour de l’axe du bien et du mal. Dans le vodou pour vivre paisiblement ici-bas sans encourir la colère des dieux, il faut se consacrer exclusivement à la recherche du bien.
Sur la question éthique en particulier, l’idée d’un sujet autonome, posant lui-même son cadre de vie éthique et politique, est fondamentalement étrangère à la religion chrétienne. Même si les questions que pose le théologien croisent souvent celles du philosophe (l’être, l’âme, les mystères de l’existence, le bien et le mal, etc.), la manière de les aborder est en définitive très différente. La pensée biblique défend avec conviction l’idée que l’éthique dépend de la relation de l’être humain avec Dieu. Toute personne n’existe qu’en relation à l’autre, que celui-ci soit l’environnement naturel ou une personne. Aucune structure ne peut survivre sans une éthique, c’est une responsabilité à répondre aux besoins de l’autre. L’éthique doit être conforme aux valeurs de tous les jours et le comportement qui est conforme à l’éthique, est celui qui sert le mieux les intérêts de la collectivité. Il doit être fondé sur un traitement juste et impartial de tous. Il doit respecter les droits de l’homme, car l’éthique réfléchit profondément sur la personne humaine. L’autorité est le droit de commander et le pouvoir est la capacité de faire quelque chose. Mais l’autorité, ne doit jamais être comprise comme un privilège pour écraser l’autre. La Bible rappelle que l’autorité dont peuvent disposer les humains leur est déléguée par Dieu à qui ils doivent rendre compte de l’usage qu’ils en font. Ce droit de commander repose sur la cohérence entre la gestion quotidienne et les valeurs sur lesquelles elle s’appuie. La tentation du pouvoir est néfaste pour le dirigeant et pour l’organisation. Toute gouvernance sans éthique débouche habituellement sur l’abus du pouvoir, qui est l’utilisation de ce dernier à des fins personnelles. Et pourtant la Bible, à plusieurs reprises, rappelle que le fait de détenir un certain pouvoir ne nous donne pas carte blanche pour son utilisation à notre guise. L’autorité est la base sur laquelle repose l’influence. En ce qui concerne le pouvoir, il ne doit pas être abusé par celui qui le possède. C’est un comportement qui a souvent pour conséquence la détérioration du bien-être physique et psychologique des êtres humains que Dieu a créés. A juste titre, les lois des hommes peuvent être, soit bonnes, soit mauvaises. Elles servent la société pour laquelle elles ont été créées. Toutefois, la loi de Dieu, elle, est absolument parfaite et elle convient à tous les hommes, en tous lieux : « Tu es juste, ô Eternel ! Et tes jugements sont droits ; Tu as promulgué tes préceptes avec justice et une grande fidélité » (Psaume 119.137-138). Dans Ephésiens 4, 5 et 6, Paul donne de nombreux conseils utiles pour qui veut vivre une vie chrétienne selon la puissance de l’Esprit : « Soyez toujours humbles, doux et patients ; Montrez votre amour en étant tolérants les uns à l’égard des autres ; Plus de mensonges ! Dites la verité; Cessez de voler et mettez-vous au travail; Aidez le pauvre ; Ne prononcez aucune parole qui puisse offenser mais dites plutôt ce qui sera utile à chacun; N’éprouvez ni amertume ni colère ; que votre cœur soit bon et compatissant; Pardonnez-vous les uns les autres; Efforcez-vous d’apprendre ce qui plaît au Seigneur; Rendez grâce en toutes choses à Dieu; Soyez soumis les uns aux autres. » Nul besoin de revenir aux 10 commandements. La Conférence des Evêques du Togo (CET) fait un très bon travail dans ce domaine mais ce n’est pas à elle ou à Mgr Barrigah de se substituer au peuple ou à la Commission Electorale ou à la Cour Constitutionnelle pour proclamer la victoire du Candidat du Saint-Esprit, qui avait déjà fait un songe qu’il serait vainqueur à midi alors que les bureaux de vote devraient fermer à dix-sept heures. Que le vieux Kpodzro cesse de salir l’image de l’église catholique au Togo. A mon avis elle fait largement sa part. ce n’est pas sa faute si certains de ses fidèles qui sont d’ailleurs les militants refusent de s’approprier les enseignements.
L’éthique en islam suppose que la moralité d’une personne doit être forte pour lui permettre de vaincre toutes les formes de corruption. La moralité, en islam, touche à toutes les sphères de la vie du musulman. Elle est universelle dans sa portée et son applicabilité. Le musulman doit non seulement être vertueux, mais doit aussi enjoindre la vertu. Il ne doit pas seulement éviter le mal et le vice, il doit aussi en éloigner les autres, dans la mesure du possible. En d’autres termes, il doit non seulement être moralement sain, il doit aussi contribuer à la santé morale de la société dans laquelle il vit. Dieu dit, dans le Coran : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait naître pour les hommes ; vous enjoignez le bien et interdisez le blâmable, et vous croyez en Dieu » (Coran : 3 :110). Les savants musulmans ont intégré l’éthique dans toutes leurs études. Certains savants soufis sont allés jusqu’à prétendre que la spiritualité islamique se réduit tout entière à l’éthique. Dieu résume ce qu’est la vertu dans le verset 177 de la sourate al-Baqarah : « la piété ne consiste pas à tourner vos visages vers l’Est ou l’Ouest ; mais pieux est celui qui croit en Dieu et au Jour dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes, et qui donne ses biens, par amour pour Dieu, à ses proches, aux orphelins, aux indigents, aux voyageurs, à ceux qui demandent (de l’aide) et pour libérer des esclaves ; (…) Et [sont pieux] ceux qui respectent leurs engagements lorsqu’ils s’engagent, et ceux qui sont patients en période de tribulations, d’adversité et de grande tension. Les voilà, ceux qui sont sincères et les voilà ceux qui craignent vraiment Dieu ». Ceci n’est qu’un modeste rappel pour mes cousins de l’Union Musulmane du Togo.

L’éthique par l’acteur politique togolais : une obligation pour la construction de notre démocratie

Les valeurs telles que la fraternité, la solidarité, l’intégrité, l’unité ne doivent plus être juste des mots alignés pour faire beau à nos oreilles. Nous devons non seulement nous les approprier mais aussi les pratiquer et surtout œuvrer à leur la transmission par l’éducation et la formation.
Par ailleurs, la promotion du Droit de la Force doit cesser au profit de la force du droit. Il a juste fallu, pour restreindre la liberté de manifestation, de passer de la loi Bodjona, qui en vérité était plus une arnaque législative, à la loi Boukpessi qui est plutôt un déni de droit maintenu malgré l’appel de plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations-Unies à l’endroit du gouvernement togolais. Ce que l’on feint d’ignorer, c’est que nul ne peut empêcher un courant d’eau de ruisseler. On a beau lui barrer la voie, elle finit toujours par tracer son chemin. Cette analogie pour dire qu’en empêchant les togolais de s’exprimer, de manifester leurs ressentiments, cela occasionne la montée d’autres frustrations et débouche sur l’usage d’autres canaux d’expression comme les réseaux sociaux où les gens se laisseront facilement séduire par les discours violents, qui en réalité sont des œufs couvés de l’extrémisme violent. Dans ce contexte, une assemblée nationale, qu’elle soit légale ou légitime n’apportera aucune solution probante à travers l’adoption d’une législation répressive des publications sur les réseaux sociaux. Raison de plus pour en finir avec la régulation autoritaire du champ sociopolitique avec les techniques de la caporalisation des institutions d’appui à la démocratie, de l’emprisonnement, de l’assassinat et de l’exil. S’il y a eu un 05 octobre et un 19 août, il y aura bien évidemment une autre date. Parce que, tant que l’eau est en ébullition, le couvercle finira par céder. Tant que les frustrations sont étouffées, l’explosion sera inévitable.
Il est bien évident que la revendication et la contestation politiques naissent dans un contexte de marasme économique sévère et sans précédent où l’Etat est incapable d’assurer à ses citoyens les prestations nécessaires à leur survie quotidienne : emploi, salaire, éducation, soins médicaux, sécurité sociale, etc. Ce n’est pas une affaire de PND (Programme National de Développement) avec des montants faramineux. Il faut retenir qu’il y aura toujours ce que le gouvernement togolais appelle allègrement « manipulation politique ou récupération politique », tant que l’Etat togolais ne se préoccupe que de la survie des élites dirigeantes ou proches du système au pouvoir en leur fournissant diverses formes d’allocations et de faveurs au détriment de la majorité délaissée dans la pénurie et les privations. Il est normal de rappeler que la responsabilité pour ce retour aux valeurs éthiques incombe à tous les citoyens mais ce serait faire preuve de légèreté si je n’insistais pas sur le fait qu’elle incombe en premier chef au Gouvernement togolais et plus précisément au Président Faure Gnassingbé qui, il y a quelques années de cela dénonçait une minorité qui au vu de l’évolution des évènements donne l’impression d’avoir pu recadrer le Président après cette sortie.
Même la mise en place par la loi n°2015-006 du 28 juillet 2015, de la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), censée œuvrer pour mettre fin au fléau de la corruption et des infractions assimilées au Togo n’a rien changé au ballet des détournements et corruption. Malheureusement, cette autorité peine six ans après sa mise en place à convaincre le Togolais lambda. Tout dernièrement, en août 2020 suite à la publication des résultats d’un rapport de l’INSEED relatif à la corruption au Togo, le Président de l’institution s’est plutôt empressé de présenter des excuses publiques aux personnalités indexées. Les dossiers de la route Lomé-Vogan, de la CAN 2017, de la fameuse cellule de commande des produits pétroliers semblent être connus de tout le monde sauf de la HAPLUCIA.
Le système en place depuis le 13 Janvier 1963 a-t-il échoué ? Le système en back-up depuis le coup d’état civilo-militaire de la nuit du 5 Février 2005 a-t-il aussi échoué ? Le Président Faure a-t-il échoué dans la mise en œuvre de ses engagements malgré la mue du RPT vers UNIR ? L’opposition togolaise issue des mutations des années 1990 a-t-elle échoué ? Manifestement tous ont échoué. Comme le dirait le Cousin Gbati, on n’entend parler de nation que dans les discours politiques. La fibre patriotique et nationaliste n’est palpable que lors des victoires des éperviers pour ne citer que celles-là… La vie politique n’inspire plus confiance, surtout en prenant en compte le rôle prépondérant des Forces Armées Togolaises qui donnent l’impression que le parti au pouvoir est leur branche civile, n’hésitant pas à retourner leurs armes contre leurs propres concitoyens. Tous ces éléments expliquent bien le climat délétère qui règne sur les pays à l’approche de chaque élection et surtout lors des présidentielles. Paradoxalement, l’adhésion du Togo aux instruments régionaux et internationaux allant dans le sens de la consolidation de la démocratie et de la sauvegarde des droits humains ne tarit pas. Mais leur application reste le véritable défi de la démocratisation des sociétés africaines. Et pour y parvenir, il faut construire une approche éthique globale au niveau national.
Maintenant plus que jamais il faut coupler le Programme National de Développement (PND) au Programme National d’Ethique (PNE). Le but de cette approche de refondation éthique sera de déterminer non pas les valeurs les plus motivantes sur un plan subjectif, mais celles qui peuvent justifier rationnellement les actions de chaque camp, celles qui constituent de bonnes raisons d’agir dans un sens ou dans l’autre. L’idée sera d’aller au-delà de la particratie en emmenant les acteurs politiques à faire des choix rationnels qu’ils seront capables de justifier en donnant des raisons telles que l’intérêt général, la sécurité collective, etc. Le Programme National d’Ethique (PNE) permettra de déterminer consensuellement les valeurs qui constituent des raisons d’agir jugées acceptables par l’ensemble de la société, par les personnes qui partagent l’idéal de pratique et, au niveau particulier, par les personnes et les groupes touchés par une décision.
Il n’est pas tard pour que Faure Gnassingbé inaugure les annales de la démocratie au Togo en réponse au combat que les togolais mènent depuis plus de trois décennies. Montrer le bon exemple et surtout réprimer ceux qui se comporteraient de façon incongrue suivant l’éthique.
Que chacun fasse donc sien le mieux-être collectif. Tout en invitant chacun à faire sa part, je voudrais me répéter : l’éthique est une réflexion argumentée en vue du bien-agir. Elle propose de s’interroger sur les valeurs morales et les principes moraux qui devraient orienter nos actions, dans différentes situations, dans le but d’agir conformément à ceux-ci. Ce n’est pas une immixtion de la religion dans la conduite des affaires publiques. N’attendons pas la veille des élections pour parler de code de bonne conduite des candidats.
Une classe politique de qualité exige une déontologie nettement affirmée et instituée. Pas du spectacle et de l’émotionnel avec des concepts ronflants au contenu insaisissable et aux contours flous. Il nous faut cesser avec cette manie passionnante de récitation du « dura lex, sed lex » qui se désintéresse des cas de conscience. La visée du bien faire caractérise l’éthique ; la discipline sanctionne le mal faire. L’une sert des objectifs d’amélioration globale, l’autre se borne à intervenir a posteriori et ponctuellement. Rapprochées de l’éthique, les normes déontologiques deviennent une aide pour un acteur politique dans ses prises de décisions. Ensemble éthique et déontologie donnent à voir un modèle de comportement souhaitable. Les normes déontologiques sont différentes des règles statutaires et disciplinaires.
L’éthique n’est pas une morale : il s’agit d’une réflexion argumentée en vue du bien-agir. Le peu d’appétence à se saisir de la problématique éthique doit cesser.

MADI DJABAKATE
Citoyen, Essayiste, Politologue TOGOLAIS

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