L’annonce a été faite dans la foulée du mardi 09 janvier 2024. Aussitôt, les collègues et proches, les médias et personnalités publiques ont rejoint la course pour présenter leurs condoléances. L’ancien archevêque émérite de Lomé Monseigneur Philippe Fanoko KPODRZO, puisque c’est ce lui qu’il s’agit, a rendu l’âme.
Cet grand homme dont on ne parlera plus qu’au passé, fut un acteur clé dans la résolution des crises politiques au Togo. Entre autres, président de la conférence nationale souveraine en 1991 rejetée par Gnassingbé père qui dirigeait déjà le pays d’une main de fer. Retraité depuis 2007, il n’a cessé de faire des sorties médiatisées, des dénonciations, afin que le Togo puisse connaître l’alternance tant souhaitée par le peuple.
En 2020, année marquant les élections présidentielles, l’homme d’église catholique a su convaincre quelques partis politiques d’opposition de s’unir et présenter un candidat unique pour affronter Faure Gnassingbé qui se représentait pour la quatrième fois. Agbéyomé Kodjo, a été le candidat choisi par la Dynamique Monseigneur KPODZRO. Les élections se sont soldées par la « victoire » de Faure Gnassingbé. Victoire contestée et rejetée par l’opposition, des acteurs de la société civile et une majorité des togolais.
Suite de l’histoire, Agbéyomé persécuté et craignant pour sa vie a dû fuir le Togo pour une destination jusque-là inconnue. Le pouvoir de Lomé allergique aux acteurs soucieux du changement, ce fut le tour du prélat KPODZRO de fuir malgré son âge avancé, le Togo avec son assistant particulier Marc Mondji, pour s’exiler en Suède où il rend l’âme à 93 ans sans pouvoir achever ses œuvres.
Rappelons qu’il est prévu dans le courant de cette année, les élections législatives et régionales. Et en 2025, les élections présidentielles. Le retour de Pascal Bodjona, ancien ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales -entretemps tombé en disgrâce- ne laisse rien pressentir de bon pour le Togo. Affaire à suivre …
